par Bill Van Auken | |
Mondialisation.ca, Le 28 mai 2008 | |
La révélation la plus étonnante d’un rapport de 370 pages de l’inspecteur général du département de Le World Socialist Web Site, ainsi que des groupes de défense des droits humains et d’autres opposants de la répression et du militarisme américains, ont longtemps insisté que les actes de l’administration Bush (le déclenchement de guerres d’agression, les assassinats, l’enlèvement et la séquestration sans procès de civils et, le plus répugnant de tous, la torture) constituaient des crimes de guerre selon toute interprétation légitime des décrets et traités internationaux de longue date. De voir cependant cette évaluation confirmée par l’inspecteur général du département de Le rapport établit clairement que la torture fut ordonnée et planifiée en détail aux plus hauts niveaux du gouvernement, y compris Il n’y a pas eu de réaction immédiate de « Il n’y a rien de nouveau là-dedans », a affirmé le porte-parole du Pentagone Bryan Whitman. Un porte-parole du département d’Etat à quant à lui décrit les accusations contenues dans le rapport comme étant « assez vagues ». Assez vagues ? On peut se demander qu’est-ce que ce porte-parole qualifierait d’explicite. Le rapport contient des pages et des pages de témoignages d’agents du FBI sur les pratiques sadiques et répugnantes à Guantanamo. À un endroit le rapport affirme : « [Un agent du FBI] se rappelait que, à un certain moment durant l’interrogatoire, l’officier militaire “versa de l’eau” dans la gorge d’un détenu qui était assis. Il affirma qu’il pensait que le but de cette pratique était de faire croire au détenu qu’il se noyait, et ainsi le forcer à fournir l’information souhaitée par l’interrogateur. [L’agent] a affirmé que le détenu avait des haut-le-coeur et crachait de l’eau. Il a dit que le détenu semblait incommodé, et il pensait qu’il avait de la difficulté à respirer. » Et selon une description de l’interrogation de Mohamedou Ould Slahi, un Mauritanien arrêté par son propre gouvernement, remis aux forces américaines et déporté à Guantanamo en 2002 : « Il fut laissé seul dans une chambre froide connue sous le nom du "congélateur", où des gardes l’empêchaient de dormir en appliquant de la glace ou de l’eau froide sur lui… » « Il fut privé de sommeil pour une période de 70 jours à l’aide d’interrogatoires prolongés, de lumières stroboscopiques, de musiques menaçantes, de consommation forcée d’eau et d’obligation de demeurer en position debout. » « Une interrogatrice féminine l’empêcha de mettre des vêtements; » « Deux interrogatrices féminines lui ont fait des attouchements sexuels et ont fait des commentaires à caractère sexuel sur lui ; » « Avant et pendant l’incident du bateau, il fut sévèrement battu. » De plus, écrit le document, il fut « amené à penser qu’il serait exécuté et il s’est uriné dessus » et il s’est fait dire que sa mère et d’autres membres de sa famille seraient détenus et qu’il leur serait fait du mal. Des centaines d’agents du FBI ont été témoins de torture Des épisodes similaires ont été décrits, selon le rapport de l’inspecteur général, par littéralement des centaines d’agents du FBI, qui ont vu des interrogateurs de De plus, le rapport cite : plusieurs agents du FBI qui ont rapporté des cas de raclées ; 30 agents qui ont rapporté avoir vu des détenus enchaînés dans des positions de stress sur de longues périodes ; 70 agents qui ont rapporté des cas de détenus privés de sommeil ; 29 agents qui avaient de l’information sur l’utilisation de températures extrêmes dans le but de « briser la détermination des détenus de résister à la coopération » ; et 50 agents qui ont rapporté l’utilisation d’un isolement prolongé pour « saper la résistance d’un détenu ». De plus, quatre agents ont rapporté le cas de deux détenus en Afghanistan battus à mort après avoir été enchaînés debout pour une longue période. Les histoires de tortures détaillées dans ce rapport ne sont que la pointe de l’iceberg. Elles n’incluent pas le traitement de Murat Kurnaz, un citoyen turc né en Allemagne, qui fut arrêté pendant un voyage au Pakistan à l’automne 2001 et qui fut remis aux responsables américains pour une récompense de 3000 dollars. Tout d’abord amené à la base américaine à Kandahar en Afghanistan, il fut ensuite transféré à Guantanamo. Même si en 2002, les autorités américaines avaient conclu que Kurnaz n’avait rien à voir avec le terrorisme, il fut emprisonné jusqu’au milieu de 2006 et relâché seulement à cause de la pression du gouvernement allemand. Empêché d’entrer aux Etats-Unis, il a témoigné par un lien vidéo devant une audience peu nombreuse du comité des Affaires étrangères du Sénat cette semaine. « Je n’ai rien fait de mal et j’ai été traité comme un monstre », a-t-il dit. Il a dit comment il avait été assujetti à des chocs électriques, suspendu par les poignets pendant des heures et soumis à un « traitement par l’eau », dans lequel sa tête était enfoncée dans un sceau d’eau alors qu’on le frappait à l’abdomen pour le forcer à inhaler le liquide. (Il vaut la peine de mentionner que le rapport de l’Inspecteur général du département de « Je sais que d’autres sont morts de ce genre de traitement, a dit Kurnaz. J’ai souffert de privation de sommeil, du confinement, d’humiliations sexuelles et religieuses. J’ai été battu à de multiples reprises. » « Il n’y avait pas de lois à Guantanamo, a conclu Kurnaz. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver au 21e siècle… Je n’aurais jamais pu imaginer que cet endroit avait été créé par les Etats-Unis. » Les détenus de Guantanamo ne représentent qu’un pour cent de ceux détenus dans des camps de détention américains et des prisons secrètes opérées par les militaires et Le rapport confirme également que les scènes révoltantes saisies dans les photographies prises à la prison d’Abou Ghraib en Irak et rendues publiques il y a quatre ans montrant des hommes nus cagoulés, soumis à la torture et à l’humiliation sexuelle par des gardes américains, n’étaient pas des aberrations. Les méthodes décrites dans le rapport — la nudité forcée, l’utilisation des chiens d’attaque lors d’interrogatoires, l’enchaînement des détenus dans des positions de « stress », les promenades en laisse — étaient identiques à celles officiellement mises sur le compte de quelques « pommes pourries » à Abou Ghraib. La torture sadique « orchestrée » à partir de L’uniformité des abus dans ces endroits si éloignés l’un de l’autre démontre que ce sadisme psychopathique et criminel infligé à ces détenus par les forces américaines était planifié et orchestré à partir du sommet. En fait, comme le révélait ABC News le mois dernier, les représentants officiels du soi-disant comité de principe (le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à Bush a affirmé par la suite sur ABC qu’il « savait que notre équipe sur la sécurité nationale avait des rencontres sur cette question. Et je les ai approuvées ». Le rapport établit que les représentants du FBI et du département de la justice ont avisé le conseil national sur la sécurité de À la fin, cependant, on leur a dit de reculer, et ils se sont soumis, devenant ainsi complices de ces crimes et de leur camouflage. Les révélations du rapport du FBI n’ont pas suscité de réactions importantes ou de demandes d’agir sur cette question par les démocrates élus au Congrès ou encore par les prétendants à la candidature présidentielle du Parti démocrate, le sénateur Barack Obama et la sénatrice Hillary Clinton, qui n’ont pas fait de la torture une question essentielle de leur campagne. Le New York Times a publié un éditorial mardi intitulé « Ce que les agents du FBI ont vu » qui détaillait le rapport et déclarait qu’il « montrait ce qui arrive lorsque qu’un président américain, son secrétaire à Le quotidien concluait son éditorial en écrivant : « Les démocrates doivent faire toute la lumière » sur cette affaire au moyen d’audiences portant sur « l’ampleur du manquement à la loi et aux conventions de Genève par le président Bush ». Cela, écrivait le New York Times, « est l’unique façon d’amener le pays du côté des défenseurs, et non des violateurs, des droits de l’Homme ». On voit bien là l’impuissance de ce qui fut l’élite du libéralisme américain. L’ampleur de la criminalité de l’administration Bush a été largement mise à nu au cours des dernières années. La violation délibérée et en bloc des conventions de Genève et des traités contre la torture sont, en vertu du droit international, des crimes de guerre, exactement comme le FBI l’a reconnu. Ce qu’il faut, ce n’est pas une autre audience sans conséquence d’un comité du Congrès, mais plutôt la constitution d’un tribunal pour crimes de guerre. Ceux qui ont commis ces crimes doivent en être reconnus coupables. Bush, Cheney, Rice, Rumsfeld, Powell, Tenet et Ashcroft doivent subir un procès. Les individus tels que l’ancien conseiller de Les dirigeants du Parti démocrate n’ont ni le désir ni l’intention de lutter pour un tel règlement de comptes. La speaker de A un niveau plus essentiel, les démocrates ont été complices de la politique du militarisme et de l’agression partout dans le monde, politique menée au nom de la soi-disant guerre globale contre le terrorisme et impliquant la pleine utilisation de la force armée pour défendre les intérêts de l’oligarchie qui dirige les Etats-Unis. C’est cette stratégie criminelle (qui est responsable de la mort de plus d’un million d’Irakiens) qui a créé les conditions pour le crime même de la torture. Néanmoins, l’approfondissement de la crise du capitalisme américain crée les conditions pour de profonds chocs et changements dans les rapports politiques et sociaux qui pourraient bien résulter en la comparution devant un tribunal de Bush, Cheney et compagnie et leur jugement pour crimes de guerre. Article original en anglais, WSWS, paru le 23 mai 2008. Copyright WSWS. | |
من شجرة الشجرة نغني في ألحاني قفيص ذهب ما يسيعشي أنغامي
samedi 26 mars 2011
Bush, Cheney et Cie accusés de crimes de guerre dans un dossier du FBI
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