mercredi 23 mars 2011

ISRAËL TOMBERA - T - IL DANS CINQ ANS ?




Jeff Gates est auteur, avocat, banquier d’investissement, éducateur et consultant auprès du gouvernement, de dirigeants d’entreprises et de syndicats reconnu dans le monde entier. Son dernier livre est “Guilt By Association—How Deception and Self-Deceit Took America to War” (2008). Ouvrages précédents : “Democracy at Risk: Rescuing Main Street From Wall Street” et “The Ownership Solution: Toward a Shared Capitalism for the 21st Century”. Il a été pendant vingt ans Conseiller auprès de décideurs politiques du monde entier. Conseiller juridique du Comité des Finances du Sénat américain de 1980 à 1987.


Par Jeff Gates


J


Le point focal pour la paix au Moyen-Orient ne doit pas être ces nations qui n’ont pas d’armes nucléaires, mais la seule nation qui les a. Sans pression extérieure, le comportement d’Israël ne changera pas. Sans pression – et vraisemblablement sans la force – exercée par les USA comme étant la nation qui a depuis longtemps permis ce comportement, le sionisme colonial continuera à représenter une menace pour la paix. On ne connaît pas de puissances occupantes qui aient renoncé volontairement aux terres qu’elles occupaient. De même pour leur volonté d’abandonner l’armement nucléaire.

Les soussignés adoptent donc ce moyen pour présenter publiquement quelques faits saillants concernant Begin et son parti, et exhortent toutes les parties concernées à ne pas soutenir sa dernière manifestation du fascisme."
Albert Einstein, lettre au New York Times, 4 décembre 1948.

Des articles en ligne sur une étude de l’Agence centrale du Renseignement américain (CIA) ont jeté des doutes sur la survie d’Israël au-delà des deux prochaines décennies. Indépendamment de la validité de l’étude, avec ce qu’on sait maintenant sur les coûts en sang et en dollars que la relation US-israélienne a imposé aux Etats-Unis, son allié-clef, Israël pourrait tomber dans les cinq ans.

Depuis plus de soixante ans, le soutien américain à Israël s’est appuyé sur la capacité des pro-Israéliens à dominer les médias US, permettant à Tel-Aviv de présenter sous un jour positif sa conduite, même la plus extrême, dont son récent massacre à Gaza. Avec l’accès à la couverture en ligne des informations, ce parti-pris sioniste devient évident et la réalité des faits réels transparente.

Bien que les Américains aient rarement montré un grand intérêt pour les affaires étrangères, ceci aussi est en train de changer. Alors que peu d’entre eux saisissent les subtilités d’une solution à Un Etat contre celle à Deux Etats, beaucoup ont vu sur Internet l’impact de l’attaque israélienne meurtrière sur les civils palestiniens, programmée entre Noël et l’investiture de Barack Obama.

Les responsables de la Commission du 11/9 ont reconnu que ses membres n’autoriseraient pas de témoignage sur l’impulsion de cette attaque. Pourtant, le rapport confirme que la motivation essentielle fut la relation US-israélienne. Avec l’accès aux informations en ligne, davantage d’Américains se demandent pourquoi ils sont obligés de soutenir un gouvernement d’apartheid colonial.

Avec l’élection d’un nouveau gouvernement israélien extrémiste, dirigé par un autre pilier du parti de droite Likoud, il est clair que Tel-Aviv a l’intention d’empêcher la paix en continuant à construire davantage de colonies. Campant sur cette position, Israël n’a pas seulement poussé Obama dans une impasse, mais il a aussi obligé la sécurité nationale US à une question stratégique majeure : Israël est-il un partenaire crédible pour la paix ? Selon tous les critères, la réponse est un retentissant « NON ».

Cette conclusion inéluctable ne laisse que peu d’options aux Américains. Après tout, les USA sont largement responsables de la légitimité accordée à cette enclave extrémiste en mai 1948, lorsqu’Harry Truman, président sioniste-chrétien, l’a reconnue comme Etat-nation. Il l’a fait au milieu de vives objections du Secrétaire d’Etat George Marshall, des chefs d’Etat-major, de la CIA naissante et de la majeure partie du corps diplomatique américain.

En décembre 1948, un contingent d’éminents scientifiques et d’intellectuels juifs a averti, dans le New-York Times, que ceux qui s’efforçaient d’établir un Etat juif portaient « la marque indubitable d’un parti fasciste ». Albert Einstein a rejoint les Juifs concernés qui mettaient en garde des Américains « de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme ».

C’est seulement au cours de ces dernières semaines qu’un élan a émergé pour soumettre Israël aux mêmes pressions extérieures qui ont été exercées contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. Après plus de soixante ans d’un comportement cohérent – et des preuves claires d’une non-intention de changement -, des militants se sont coalisés autour de la nécessité de boycotter les exportations israéliennes, de désinvestir des entreprises israéliennes et d’imposer des sanctions contre Israël identiques à celles qu’il cherche contre d’autres.

Le point focal pour la paix au Moyen-Orient ne doit pas être ces nations qui n’ont pas d’armes nucléaires, mais la seule nation qui les a. Sans pression extérieure, le comportement d’Israël ne changera pas. Sans pression – et vraisemblablement sans la force – exercée par les USA comme étant la nation qui a depuis longtemps permis ce comportement, le sionisme colonial continuera à représenter une menace pour la paix. On ne connaît pas de puissances occupantes qui aient renoncé volontairement aux terres qu’elles occupaient. De même pour leur volonté d’abandonner l’armement nucléaire.

Le problème clé ne doit plus être un sujet de débat interminable. Il faut adopter la solution à Un Etat conforme aux principes démocratiques de pleine égalité. Les Américains informés ne sont plus disposés à donner leur soutien à un Etat théocratique au sein duquel la pleine citoyenneté est limitée à ceux qui sont considérés comme « juifs » (quelle qu’en soit le sens). Si les taux de natalité locaux suggèrent la fin de l’« Etat juif », alors ainsi soit-il. Pourquoi attendre deux décennies quand ce cauchemar peut se terminer dans moins de cinq ans ?

Oubliez un retour aux frontières d’avant 1967 ; revenez plutôt aux frontières d’avant 1948. Désignez Jérusalem comme ville internationale sous protection de l’ONU et déployez-y une force multinationale de maintien de la paix. Les Palestiniens auraient ainsi leur droit au retour, y compris la possibilité de recouvrer les propriétés d’où ils ont fui pendant l’attaque des terroristes juifs. Si les sionistes colonisateurs (c’est-à-dire les colons) veulent des indemnisations pour « leurs » biens, qu’ils les cherchent auprès de la diaspora qui a encouragé leur occupation illégale.

Ceux qui se considèrent comme « juifs » peuvent rester dans le cadre d’une démocratie inclusive. Ou ils peuvent partir. Les Américains doivent se demander combien de ces extrémistes ils veulent accueillir dans une nation déjà en difficulté sous le poids de l’immigration. Il y aurait 500.000 israéliens détenteurs de passeports américains. Avec plus de 300.000 double-nationaux résidant dans la seule Californie, cet Etat pourrait demander un référendum sur le nombre de sionistes qu’il souhaite accueillir. De même pour la Russie, d’où beaucoup de Juifs ont fui, y compris les quelques 300.000 russes émigrés qui soutiennent le parti Likoud mais n’ont pas encore été certifiés en tant que juifs.

A l’origine, les sionistes considéraient l’Argentine et l’Ouganda comme lieux possibles pour établir leur entreprise. Ils pourraient souhaiter demander à s’y installer. La question de pourquoi les Palestiniens (ou les Californiens) devraient supporter le coût d’un problème créé par l’Europe il y a soixante ans est une question à laquelle Tel Aviv doit encore répondre, sans se référer aux anciennes revendications sur lesquelles elle insiste, à savoir une préséance sur deux millénaires de présence palestinienne.

En retirant à Israël son statut d’ « Etat » légitime, ces Juifs consternés depuis longtemps par le comportement de l’enclave extrémiste ne peuvent plus être désignés comme coupables par association. Ce changement, attendu depuis longtemps, bénéficierait certainement à la communauté juive en général. En fermant le programme d’armement nucléaire d’Israël et en détruisant son arsenal nucléaire, le monde s’épargnerait le moteur principal qui dirige maintenant une course aux armements nucléaires dans la région.

A moins que les pro-Israël créent une autre crise incluant l’invasion de l’Iran (ou une course à la guerre), les Américains se rendront bientôt compte qu’un seul « Etat » avait les moyens, la motivation, l’opportunité et les services secrets stables nécessaires à la mise en place des renseignements qui ont conduit les Etats-Unis à envahir l’Irak, tout ceci en cohérence avec les objectifs expansionnistes du sionisme colonial.

Le renseignement faisant maintenant son chemin vers la transparence confirmera bientôt que, sauf pour les sionistes au sein du gouvernement US, le 11 septembre aurait pu être empêché et la guerre en Irak évitée. A ce jour, l’extrémisme sioniste a pu s’épanouir grâce à une série de présidents américains faibles.

Pour que les Etats-Unis rétablissent leur crédibilité, il faut non seulement qu’ils s’efforcent de fermer l’entreprise sioniste, mais aussi qu’ils partagent la responsabilité de son comportement jusqu’à aujourd’hui.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire