par Pr Chems Eddine Chitour « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. » André Malraux « Ce soir, je suis en mesure d’annoncer aux Américains et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a tué Oussama Ben Laden, le dirigeant d’Al Qaîda, un terroriste responsable du meurtre de milliers d’innocents. (...) Et en un soir comme celui-ci, nous pouvons dire aux familles qui ont perdu des êtres chers à cause du terrorisme d’Al Qaîda : justice est faite.» C’est par ces mots que le président Obama s’est adressé urbi et orbi. Cela nous rappelle la posture de Bush en mai 2003 sur le porte-avions pour annoncer la fin de la guerre en Irak ou encore celle de Paul Bremer le proconsul américain en Irak :« Nous l’avons eu» quand Saddam, aux abois, a été arrêté : Lorsque Barack Obama emploie le mot «justice», il pense d’une part aux familles des victimes du 11 septembre 2001, et d’autre part, peut-être, à une forme de justice divine. De quoi s’agit-il en fait? Le soir du 1er mai 2011, vers 20h30 UTC, Oussama Ben Laden, qui n’était pas armé, est tué dans la ville d’Abbottabad au Pakistan lors d’une opération militaire au sol menée par une vingtaine de Seal (commandos de l’US Navy). Sa dépouille a été immergée en haute mer. Le corps aurait bien été recouvert d’un linceul blanc. Dans la tradition musulmane, l’inhumation doit avoir lieu dans les vingt-quatre heures suivant le décès. C’est d’ailleurs, ainsi que les Américains ont justifié leur décision de se séparer si vite du corps d’Oussama Ben Laden. Pourtant, en Irak, les corps de Uday and Qusay Hussein, les fils musulmans du dictateur irakien, ont été conservés onze jours par les autorités militaires américaines... Pour cet « exploit, » le président des Etats-Unis a salué la coopération des autorités pakistanaises à cette opération. Pourtant, le Pakistan a exprimé sa préoccupation estimant que de telles «actions unilatérales non autorisées» ne devraient pas se reproduire. Les Etats-Unis n’ont pas informé le Pakistan de l’opération contre Oussama Ben Laden, car ce pays «aurait pu alerter» le chef d’Al-Qaîda de l’imminence du raid, a déclaré le directeur de la CIA, Leon Panetta, dans un entretien au magazine américain Times. La carrière de Ben Laden Qui est ce personnage qui a déclaré, d’après les médias occidentaux, la guerre à l’Occident? Comment ce fils de milliardaire quitte le luxe et l’opulence familiale pour aller mener une vie, traqué à travers le monde, notamment dans les montagnes de Bora Bora? En 1979, à l’âge de 22 ans après ses études, ce riche fils d’un entrepreneur proche de la famille royale saoudienne est approché par le prince Turki Al Fayçal, alors chef des services secrets de l’Arabie Saoudite (de 1977 à 2001). À l’époque, le régime du shah d’Iran vient d’être renversé par une révolution qui porte à sa tête l’ayatollah Khomeini, tandis que l’Urss envahit l’Afghanistan quelques mois plus tard. L’islamisme commence à devenir une force géopolitique importante, remplaçant peu à peu le marxisme et le panarabisme comme principale idéologie populaire au Moyen-Orient. De nombreux moudjahidin viennent combattre en Afghanistan contre l’Urss, soutenus par l’Arabie Saoudite qui y voit une possibilité de diffusion du wahhabisme, le Pakistan via son Inter-Services Intelligence qui se verrait à terme à la tête d’une future internationale islamique. Officiellement, la CIA a commencé à soutenir les moudjahidin en 1980. Mieux encore, selon Zbigniew Brzezinski ancien conseille à la sécurité du président Carter, ce dernier aurait signé la première directive sur leur assistance clandestine le 3 juillet 1979, avec pour but d’entraîner une intervention militaire des Soviétiques, ce qui fut le cas. Le 24 décembre 1979, l’armée soviétique a envahi l’Afghanistan. Le prince saoudien Turki demande à Ben Laden d’organiser le départ des volontaires pour l’Afghanistan et leur installation à la frontière pakistanaise. En arrivant sur place, le jeune homme découvre des militants motivés, mais très peu organisés. L’amateurisme règne. Ben Laden aurait coordonné l’arrivée des militants à Peshawar via une organisation appelée «Bureau des services». Il aurait mis en place une véritable organisation et assuré la formation militaire et idéologique des combattants (camps d’entraînement, mosquées, écoles, etc.) ainsi que l’approvisionnement en armes. Peu à peu, il aurait pris en charge les familles. Il se serait occupé de veuves et de l’éducation religieuse d’enfants. D’après Noam Chomsky, les moudjahidin auraient en fait été entraînés, armés et organisés par la CIA, les services de renseignement français, l’Égypte, le Pakistan, etc. pour livrer une guerre sainte aux Soviétiques. En 1989, son ami, le Palestinien Abdallah Youcef Azzam, est assassiné. Oussama ben Laden se retrouve alors à la tête de l’organisation Oussama Ben Laden se retrouve alors à la tête de l’organisation. Elle est la base d’Al Qaîda, qui se transforme bientôt en logistique du djihadisme international, certains vétérans d’Afghanistan partant ensuite combattre sur d’autres fronts (en Tchétchénie, en Yougoslavie, etc.). (1) Durant toute cette décennie, Ben Laden rend régulièrement compte au prince Turki, effectuant de nombreux voyages en Arabie Saoudite. (...) En février 1989, les Soviétiques annoncent leur retrait d’Afghanistan. Les djihadistes veulent poursuivre le combat jusqu’à la prise du pouvoir à Kaboul. Cependant, les États-Unis qui ont atteint leur objectif, et l’Arabie Saoudite, stoppent le financement et le soutien logistique massif en 1990. Oussama Ben Laden se sent trahi, mais à son retour en Arabie Saoudite, il est considéré comme un héros. Lors de la guerre du Golfe (1990-1991), Oussama Ben Laden propose au roi Fahd d’utiliser sa milice pour défendre le pays contre une éventuelle invasion des troupes irakiennes.(1) Ce dernier refuse et préfère ouvrir son territoire à l’armée américaine, prêtant ainsi le flanc à l’accusation selon laquelle il aurait autorisé les «infidèles» à «souiller le sol sacré» de l’Arabie Saoudite...Au début d’avril 1994, l’Arabie Saoudite le prive de sa nationalité. Il vit alors à Khartoum, au Soudan, de 1992 à 1996. Il reste en relations discrètes avec certains membres du régime saoudien (la famille royale est en effet peu unie). De même, il aurait gardé des relations avec la CIA ; nom de code «Tim Osman». Selon Leonide Chebarchine, ancien directeur adjoint du KGB, Al Qaîda serait une création des États-Unis et Oussama Ben Laden n’aurait jamais cessé d’être un agent de la CIA.(1) Ben Laden condamne l’évolution de la civilisation islamique depuis la disparition du califat (le dernier calife était le sultan ottoman jusqu’en 1924). Cet objectif passe par un renversement des gouvernements arabes «laïcs» et «impies» protégés par les États-Unis. Ce fut l’une des raisons principales de son rejet par la famille royale d’Arabie Saoudite. Lors de son interview par le journaliste Robert Fisk en 1996, il avait notamment déclaré : «Le peuple comprend maintenant les discours des ouléma dans les mosquées, selon lesquels notre pays est devenu une colonie de l’empire américain. [...] La solution à cette crise est le retrait des troupes américaines. Leur présence militaire est une insulte au peuple saoudien.» Pour Oussama Ben Laden, les bases militaires présentes en Arabie Saoudite ne sont pas acceptables. Il souhaite que la présence américaine au Moyen-Orient disparaisse, afin, selon sa rhétorique, de retrouver la «liberté» du peuple musulman. À l’origine ces bases américaines devaient être provisoires, le temps de remporter la guerre contre Saddam Hussein. Lors de la dernière guerre en Irak, l’état-major américain n’a pas fait partir l’offensive américaine d’Arabie Saoudite. Par la suite, le FBI, qui a Ben Laden placé depuis juin 1999 sur sa liste des dix criminels les plus recherchés suite aux attentats des ambassades américaines en Afrique, offrait 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant sa capture, somme portée par le Sénat à 50 millions de dollars en 2007. Pour rappel, Ben Laden a été accusé des attentats du 11 septembre malgré ses protestations. Le 16 septembre 2001, dans un communiqué diffusé sur la chaîne d’information internationale Al Jazeera et relayé par plusieurs médias occidentaux (Associated Press, 16/09/01 ; CNN, 17/09/01 ; Washington Post, 17/09/01), il déclare : «Je voudrais dire au monde que je n’ai pas orchestré les récents attentats [...]». Ce même jour, l’agence Afghan-Islamic Press reçoit également un démenti dans lequel Ben Laden affirme : «Les Etats-Unis pointent le doigt sur nous, mais je déclare catégoriquement que je ne l’ai pas fait.» (Reuters, 16/09/01 ; Daily Telegraph, 16/09/01 ; The Independent, 16/09/01 ; BBC News, 16/09/01 ; CBS, 16/09/01 ; Guardian, 17/09/01 ; Le Monde, 18/09/01). Le 28 septembre 2001, dans une interview donnée au quotidien pakistanais Ummat, Ben Laden explique une nouvelle fois qu’il n’est «pas impliqué dans les attentats du 11 septembre». Il précise : «Les Etats-Unis devraient rechercher les auteurs de ces attentats en son sein» (Ummat, 28/09/01). La soi-disante revendication des attentats par Oussama Ben Laden repose exclusivement sur deux «vidéos-confession» régulièrement présentées comme preuve indiscutable de sa culpabilité alors qu’elles sont en réalité falsifiées ou fortement sujettes à caution. Al Quaida existe-t- elle encore ? Selon Alain Chouet, ancien chef du service de sécurité de la Direction générale de la Sécurité extérieure, Al Qaîda n’existe plus depuis 2002. Ce qui n’empêche pas le renseignement américain de placer l’organisation de Ben Laden en tête des menaces auxquelles doit faire face l’Amérique, Alain Chouet intervenait, le 29 janvier 2010, à la Commission des affaires étrangères du Sénat. Ses propos viennent mettre en pièces bon nombre d’idées reçues : «Comme bon nombre de mes collègues professionnels à travers le monde, j’estime, sur la base d’informations sérieuses, d’informations recoupées, que la Qaîda est morte sur le plan opérationnel dans les trous à rats de Tora-Bora en 2002.»(2) « Et quant aux revendications plus ou moins décalées qui sont formulées de temps en temps par Ben Laden ou Ayman al-Zawahiri, à supposer d’ailleurs qu’on puisse réellement les authentifier, elles n’impliquent aucune liaison opérationnelle, organisationnelle, fonctionnelle entre ces terroristes et les vestiges de l’organisation." Plus aucune action terroriste dans le monde ne serait donc imputable à Al Qaïda depuis huit ans ; l’organisation ne compterait plus que quelques dizaines d’individus ; et les revendications de Ben Laden au fil des ans ne seraient même pas sûres. Le journal suisse Le Matin s’est justement ému de ce dernier point, le 25 janvier 2010, dans un article intitulé "Messages de Ben Laden : de l’info très intoxiquée" : "Depuis les attentats du 11 septembre 2001, une soixantaine de messages sont attribués à Oussama ben Laden et sa nébuleuse. Il peut y avoir des années sans aucun signe de vie (2005) et d’autres plus prolixes : sept en 2009, quatre en 2008, cinq en 2007 ou quatre en 2006. Pour la CIA, l’authenticité du premier message audio, justement publié par Al-Jazira le 12 novembre 2002, ne fait aucun doute. Une théorie mise à mal, deux semaines plus tard par les chercheurs de l’Idiap (Institut Dalle Molle d’intelligence artificielle perspective) de Martigny (VS). Avec les conditionnels de rigueur propres aux scientifiques, le message serait celui d’un imposteur. Leurs logiciels démasquent les imitateurs, tout aussi doués soient-ils. « Ils peuvent assez facilement berner l’être humain, mais c’est beaucoup plus difficile de tromper la machine », soulignait, en 2002, le Dr Samy Bengio.» Quant à la quasi disparition d’Al Qaïda, Eric Denécé l’avait déjà soutenue sur AgoraVoxil y a un an ; interviewé en janvier 2009, l’ancien officier de renseignement, aujourd’hui directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement, m’avait indiqué : "Al-Qaïda a été quasiment réduite à néant. Il reste quelques centaines d’hommes. Quant à la structure centrale, qui est apparue à partir de 1989, elle a quasiment disparu. Hormis Ben Laden et Al-Zawahiri, tous les grands leaders ont été arrêtés". « Aux Etats-Unis, en revanche, Al Qaïda n’a pas disparu. C’est à peine quelques jours après la mise au point d’Alain Chouet que Hillary Clinton déclarait qu’Al Qaïda demeurait la "menace principale" pour les Etats-Unis, devant l’Iran. La secrétaire d’Etat américaine ne faisait que reprendre l’analyse faite le 2 février 2010, devant la Commission du renseignement du Sénat, par l’ensemble des représentants du renseignement américain. Dans la liste des menaces qu’ils ont alors dressée, Al Qaïda devance les programmes nucléaires iranien et nord-coréen, les cartels criminels, et l’éventualité d’une faillite économique dans les pays développés durement touchés par la récession. Le Directeur du Renseignement national, Dennis Blair, interrogé par la présidente de la Commission sur la probabilité d’une tentative d’attaque terroriste aux Etats-Unis dans les six mois à venir, a répondu qu’elle était "certaine". Les quatre autres officiels interrogés de la même manière – Robert Mueller III, directeur du FBI, Leon Panetta, directeur de la CIA, et les officiers supérieurs du renseignement des Départements d’Etat et de la Défense – ont tous produit la même réponse (Washington Post du 3 février 2010) L’attaque pourrait survenir dans un délai de trois à six mois. De son côté, Leon Panetta a considéré que l’attaque à venir d’Al Qaïda ne s’apparenterait probablement pas à "un nouveau 11-Septembre", mais serait bien plutôt une opération du style "lone wolf" (loup solitaire), nécessitant peu de moyens. A l’image de la tentative d’attentat du jeune Nigérian Omar Farouk Abdulmutallab, qui a voulu faire exploser un avion de ligne reliant Amsterdam et Detroit le 25 décembre dernier ». Ben Laden l’homme au plusieurs vies On le voit Al Quaida détruite que peut faire Ben Laden et est-il aussi dangereux ? A l’instar de Duncan Mc Leod du feuilleton Highlander, le chef d’Al Qaîda a de nombreuses fois été annoncé mort. En janvier 2002, le président du Pakistan, Pervez Musharraf, estimait que l’islamiste serait mort de déficience rénale. En juillet 2002, le chef du FBI, Dale Watson, pensait qu’il n’était «probablement plus de ce monde». En décembre 2002, c’est le chef de la diplomatie pakistanaise, Khurshid Kasuri, qui affirme que Ben Laden avait succombé à la suite d’opérations militaires américaines. Le 23 septembre 2006, le quotidien français L’Est Républicain révèle l’existence d’une note classée «confidentiel-défense» de la Dgse qui indique que les services secrets saoudiens seraient convaincus qu’Oussama Ben Laden serait mort le 23 août 2006 d’une crise de fièvre typhoïde. Le 2 novembre 2007, Benazir Bhutto, candidate à la présidence du Pakistan, mentionne dans une entrevue avec David Frost sur les ondes d’Al Jazeera English, le nom d’un homme «qui a tué Oussama Ben Laden». Enfin, le 21 décembre 2008, Dick Cheney, vice-président américain sortant, a indiqué ne pas être sûr qu’Oussama Ben Laden soit encore vivant, dans un entretien à la chaîne de télévision américaine Fox News Channel.(1) Pourquoi la mort de Ben Laden maintenant et pas avant ? Les explications seraient nombreuses. A-t-il terminé sa mission historique à la lumière des révolutions arabes, ou était-il encombrant? Robert Bibeau s’interroge quant à lui sur la légitimité de cet acte. Ecoutons-le : «De quoi avaient-ils peur? L’empressement marqué des assassins états-uniens à exécuter Ben Laden et à faire disparaître son cadavre laisse perplexe. Un escadron de paras, bardé d’armes sophistiquées, le casque à la Nintendo posé sur le nez, monté à la Zorro sur quelques hélicos, fond sur sa proie un jour de mai. La cible : un retraité, retiré dans sa datcha au nord d’Islamabad la mafieuse, peinard avec sa famille nombreuse, inactif depuis quelques années, regardant à la télé les franchisés légitimés de la soi-disant organisation Al Qaîda, s’exciter à la périphérie des combats que mène la résistance des peuples arabes opprimés, révoltés. L’exécution extra- judiciaire des «injusticiers» surarmés aura permis de faire taire un témoin gênant, c’est la seule conclusion que l’on puisse tirer de ce coup fourré à l’américaine. (...) Il résistait et il en savait trop pour être rapatrié et interrogé ; de toute façon, tout ce qu’il aurait pu révéler, l’état-major américain le savait déjà. Alors, à quoi bon laisser parler ce ressuscité devant les caméras de la télé, à la face du public hébété ; et lui donner l’occasion de raconter les malversations des puissants et les complots des malfaisants? Que nenni, il en savait trop ce «héros!»(...)( 3) Pouvait-il révéler des informations cachées, des complicités, l’origine de ses informateurs, la provenance des armes de son organisation, qui a entraîné ses satrapes (si ce sont bien eux qui ont fait le coup!), qui les a cachés, armés, payés, le nom de ses alliés? Autant de questions que l’on ne pourra jamais lui poser. (...)»(3) Ce qui restera de Ben Laden Que peut-on dire de Ben Laden et de son héritage? Il faut comprendre que l’islamisme radical dont il était le porte-drapeau se mourait à la fin des années 1990 : Ben Laden fut surtout la caution de tous ces gouvernements qui ont démesurément exagéré la menace terroriste pour faire voter des textes liberticides comme le Patriot Act aux Etats-Unis et les lois liberticides en Occident . « Que reste-t-il d’Al Qaeda – si elle existe encore [ndR] - après Ben Laden écrit Pacal Riché ? L’organisation devrait être remplacé par le stratège de l’organisation, Ayman al-Zawahiri, moins charismatique. (…) Flingage de Ben Laden sans autre forme de procès, bombardement de la baraque de Kadhafi avec la mort d’ un de ses fils et 3 de ses petits enfants, pour sûr, Obama peut fêter sa "victoire", les USA se peaufinent une image dans le Moyen-Orient aux petits oignons après l’ Irak et l’ Afghanistan... Sans parler du fait qu’ une bonne partie de ces talibans ont été formés et financés par la CIA et les Etats-Unis pour contrer le communisme, on voit le résultat. Ben Laden tué au Pakistan ? Mais pourquoi dans ces conditions, les Occidentaux font-ils depuis 10 ans la guerre en Afghanistan, une guerre qui aura fait davantage de victimes civiles que l’attentat du 11 septembre ? Aussi condamnables que soient les actes de terrorisme, la loi du talion n’est pas censée régir les relations internationales...(4) Sommes-nous dans la logique de «oeil pour oeil, dent pour dent». Est-ce la fin de l’Histoire pour paraphraser l’idéologue du Pentagone, Francis Fukuyama,? Cette phrase qui se voulait décrire le triomphe défintive du capitalisme et du libéralisme sauvage sur toute autre forme de système socio-économique. C’est àdire que plus rien ne s’opposera à cette mondialisation laminoir triomphante qui écrase les peuples les dientités et leurs spritualités si elles ne sont pas dans la ligne traçée par l’empire ? Est-ce un coup d’accélérateur de l’ouverture d’une nouvelle boîte de Pandore qui débouchera, à Dieu ne plaise, sur la guerre de tous contre tous et la mondialisation de l’insécurité? Paul Craig Roberts, ancien secrétaire adjoint au Trésor, explique la deuxième mort de Ben Laden par la diversion. Ecoutons-le : « Il ne fait aucun doute que le président Obama a désepérément besoin d’une victoire. Il a commis la folle erreur de recommencer la guerre en Afghanistan et maintenant après une décennie de combats, les forces américaines et le gouvernement font face à l’enlisement, sinon la défaite. Les guerres des régimes Bush et Obama ont mis les Etats-Unis en banqueroute, laissant une trainée de lourds déficits et un dollar en déclin total. Le temps des élections (ré-élections) approche à grands pas. Les mensonges et magouilles multiples des dernières administrations, comme celui des “armes de destruction massive”, ont eu des conséquences dramatiques pour les Etats-Unis et le monde. Mais tous les mensonges ne sont pas les mêmes. Vous souvenez-vous que la raison principale d’envahir l’Afghanistan en premier lieu fut pour attapper Ben Laden. Maintenant que le président Obama a déclaré officiellement que Ben Laden a été abattu d’une balle dans la tête par les forces spéciales US opérant dans un pays indépendant et souverain et qu’il a été inhumé en mer, il n’y a donc plus aucune raison de continuer la guerre. » (5) Après décantation, nous saurons tôt ou tard par les futurs Wikileaks ce qui s’est réellement passé. Nous verrons si les paroles aussi lénifiantes soient elles sont suivi par des actes. La fin de la guerre en Afghanistan, et la fin des ingérences multiformes seront les plus sûrs marqueurs d’une ère nouvelle que nous appelons,- naïvement, peut être mais a-t-on le choix ?- de nos vœux. Professeur Chems eddine Chitour Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz Notes/Références 1. Oussama Ben Laden Encyclopédie Wikipédia 3. Robert Bibeau : www.legrandsoir.info/L-assassinat-extra-judicaire de -Ben Laden.html 4. Pascal Riché : Ben Laden tué au Pakistan, son corps immergé en mer Rue89 02/05/2011 5. Paul Craig Roberts : La seconde mort d’Oussama Ben Laden. 2 mai 2011 | |
من شجرة الشجرة نغني في ألحاني قفيص ذهب ما يسيعشي أنغامي
dimanche 8 mai 2011
Mort de Ben Laden : Est-ce la fin de l’Histoire?
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