par Joëlle Pénochet
L'épidémie de cancers, de leucémies et de malformations congénitales monstreuses à Falloujah (Irak) est bien due aux armes de destruction massive américaines, notamment aux armes à l'uranium appauvri.
Votre Santé, Février 2011
Pour la première fois, une étude, dont les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue médicale International Journal of Environmental Research and Public Health (IJERPH) en janvier 2011, établit un lien entre les armes de destruction massive utilisées par les forces américaines lors de l'assaut sauvage de la ville de Falloujah en 2004 et la "hausse spectaculaire" du nombre d'avortements spontanés, de malformations congénitales, de cancers et de leucémies constatée aujourd'hui.
Le Massacre de Falloujah
Durant l'opération Phantom Fury (Fureur fantôme), Falloujah, au centre de l'Irak,une ville quasiment désarmée, avait été soumise, du 7 au 29 novembre 2004,à un déluge de feu avec des armes à l’uranium appauvri, au plasma (à effet de souffle), au phosphore, à fragmentationet au napalm (MK77) (1), et d’autres nouvelles armes toutes plus terrifiantes les unes que les autres, comme la bombe « E » (électromagnétique) qui peut être utilisée comme un gigantesque four à micro-ondes. Immédiatement après les bombardements, les agresseurs avaient dû fermer les quartiers les plus touchés, déclarés zones interdites (comme à Bagdad en 2003) pour procéder à leur nettoyage total et discret (le sol étant enlevé sur plusieurs mètres de profondeur).
Au total, plus de 5000 personnes avaient été massacrées, surtout des civils (femmes, enfants, vieillards), dont nombre d'entre eux avaient été incinérés vivants sous l'effet des bombes au phosphore. Cette opération d'une rare barbarie aurait été déclenchée en riposte à la pendaison de quatre mercenaires de Blackwater par la résistance irakienne baassiste.
Mais le bilan du nombre de morts différées provoquées par l'utilisation d'armes de destruction massive américaines pourrait être beaucoup plus lourd, et jamais définitif...
Une catastrophe sanitaire qui ne cesse de s'amplifier
La nouvelle étude révèle qu'au cours du premier semestre de 2010, le nombre de malformations de nouveaux-nés à Falloujah a grimpé à des niveaux sans précédent.Elles y sont 11 fois plus nombreuses que dans le reste du monde, et lescancers et de leucémies sont 39 fois plus nombreuses.
En mai 2010, 15% des enfants nés à l'hôpital présentaient des anomalies génétiques, et plus d'un sur dix était prématuré. Des chiffres très largement sous-estimés, la plupart des femmes privilégiant l'accouchement à domicile.
Les chercheurs veulent identifier “l'agent environnemental» auquel que les populations sont exposées "de façon chronique” à l'aide de tests complémentaires. C'est sur l'uranium appauvri, un métal lourd (comme le plomb), à la fois fortement chimiotoxique et radiotoxique, que portent principalement les soupçons (2).
Une augmentation « extraordinaire » des maladies reliées aux radiations plus élevée qu’à Hiroshima
En juillet 2010, l'International Journal of Environmental Research and Public Health avait publié les résultats d’une autre étude intitulée « Cancer, Mortalité infantile et Ratio sexuel des naissances à Falloujah, en Irak, entre 2005 et 2009 », qui avait porté sur 4.843 habitants de la ville martyre.
Cette étude, dirigée par Christopher BUSBY, physicien britannique de renommée internationale, et professeur associé à l'Université d'Ulster, avait fait apparaître une surmortalité infantile, un quadruplement des cancers et des malformations congénitales, et l’apparition d’anomalies de ratio entre sexes (860 garçons pour 1000 filles).
Le taux de leucémie est trente-huit fois plus élevé, le taux de cancer infantile douze fois plus grand, et le cancer du sein dix fois plus fréquent que dans les populations des pays voisins. Le taux de mortalité infantile (80 décès pour 1000 naissances) y est quatre fois plus fort. Le risque relatif de développer un cancer chez les moins de 14 ans est plus de douze fois celui d’une ville d’Egypte.
Les formes de cancers de Falloujah sont semblables à celles des survivants et des descendants des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945. Selon le PR BUSBY, l’augmentation « extraordinaire » des maladies reliées aux radiations de Falloujah serait encore plus élevée qu’à Hiroshima.
Les médecins locaux auraient reçu des menaces pour les dissuader de témoigner (des milliers de leurs confrères ont été mystérieusement assassinés au cours des dernières années). Quelques mois après les bombardements intensifs de Falloujah, les praticiens des hôpitaux avait constaté déjà une augmentation alarmante des cas de malformations génétiques, de cancers et de leucémies.
L'OMS va lancer une nouvelle étude
Pour déterminer la cause de cette «épidémie d'anormalités», les auteurs de la nouvelle étude appellent l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)à lancer rapidement l'étude qu'elle a programmée cette année sur les bébés de Falloujah. Cependant, en ce qui concerne l'uranium appauvri, il est permis de douter que tous les résultats seront portés à la connaissance du public.
En effet, l'OMS est paralysée par un Accord signé en 1959 avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), l'Agence des Nations Unies au service du lobby nucléaire (3). Ainsi, l'OMS, ne pouvant traiter des questions de radiation et de santé publique sans l'aval de l'AIEA, a, jusqu'à présent, toujours couvert cescrimes contre l’Humanité, comme au Kosovo. Ainsi,un expert de l'OMS a révélé que des données importantes de l'étude réalisée au Kosovo en 2000 avaient été supprimées du rapport. Et l’OMS bloque depuis dix ans la publication d’un rapport explosif sur les effets de l’uranium appauvri.
Des crimes contre l'Humanité qui resteront impunis
Concernant les auteurs de ces crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, en Irak et ailleurs, il est vain d'espérer les retrouver un jour devant un tribunal de Nüremberg. Par exemple, Anthony Blair vient d'être promu représentant des médiateurs internationaux au Proche-Orient.
Pendant ce temps, les populations victimes des bombardements américains sont condamnées à vivre durant perpétuellement dans un environnement de plus en plus contaminé, et à continuer de voir leur patrimoine génétique se détériorer inexorablement. Ajoutons que, si les problèmes sanitaires sont plus visibles à Falloujah que dans les autres régions d'Iraq touchées par les bombardements, ils existent bel et bien dans tout le pays.(4)
Joëlle Pénochet, 6 janvier 2011
Notes
(1) Versions plus sophistiquées et plus meurtrières que les précédentes (comme celles qui ont été utilisées au Viet-Nam), testées à grande échelle à Falloujah.
(2) La fixation de l‘UA sur le placenta des femmes enceintes provoque d’horribles malformations congénitales jamais rencontrées ou extrêmement rares. Ainsi, de nombreux enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres, avec des organes manquants (sans yeux, sans nez, sans oreilles, sans cerveau, sans anus...), aveugles, avec de graves anomalies du cœur ou des poumons, ou avec des organes à l’extérieur du corps (cerveau, intestins, estomac...).
(3) Cet organisme a pour objectif "d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité du monde entier".
(4) La quantité de radioactivité relâchée sur l’Irak correspondrait à plus de deux cent cinquante mille fois celle d’Hiroshima (Nichols, 2004).
Joëlle Pénochet, 20 janvier 2011
Articles précédents du même auteur sur le même sujet publiés par Votre Santé:
Irak: des armes chimiques et nucléaires au service d'un génocide sans précédent, Votre Santé n° 80, mai 2006.
Le rapport Medact Vous et Votre Santé, février 2003
Irak : le génocide silencieux Votre santé -Mars 2002
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