lundi 7 novembre 2011

CHRONOLOGIE de la crise en Grèce


ATHENES, 7 novembre (Reuters)
2009
4 octobre: Les socialistes du Pasok remportent la majorité absolue au parlement lors des élections législatives. Ils délogent les conservateurs de Nouvelle Démocratie, au pouvoir depuis 2004.
Peu après, le nouveau gouvernement annonce que le déficit budgétaire du pays est trois fois plus élevé que les chiffres officiels avancés par le précédent gouvernement conservateur.
2010
14 janvier: Le gouvernement dévoile un programme économique visant à ramener le déficit budgétaire de 12,7% du PIB en 2009 à 2,8% en 2012.
5 mars: Après un gel des salaires des fonctionnaires, le taux de TVA est augmenté de deux points à 21%, les primes dans la fonction publique sont réduites de 30%, les taxes sur l'essence, le tabac et l'alcool sont alourdies, les retraites des fonctionnaires sont gelées.
22 avril: Eurostat, l'institut européen de la statistique, annonce que le déficit budgétaire en 2009 s'est élevé à 13,6% du PIB, et non à 12,7%.
27 avril: L'agence Standard & Poor's abaisse la note de la dette grecque en catégorie spéculative.
2 mai: Un accord est conclu entre le gouvernement de George Papandréou, d'une part, et l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), d'autre part, pour le versement d'une aide financière en échange de nouvelles réductions budgétaires pour un montant de 30 milliards d'euros sur trois ans.
L'aide de l'UE et du FMI, de 110 milliards d'euros, sera versée par tranches sur trois ans.
4-5 mai: Grève nationale de 48 heures dans la fonction publique. Trois personnes meurent dans l'incendie d'une agence bancaire.
10 mai: Création d'un Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour venir en aide aux pays éventuellement menacés de ne pouvoir se financer sur les marchés.
7 juillet: Le parlement grec adopte une réforme des retraites exigée par l'UE et le FMI portant de 60 à 65 ans l'âge de départ en retraite des femmes.
2011
13 juin: La Grèce voit sa note de crédit abaissée au plus faible niveau possible par Standard & Poor's, qui considère que le pays se dirige vers la faillite.  
17 juin: Face à la grogne populaire, George Papandréou change de ministre des Finances et nomme à ce poste Evangelos Venizelos, son principal rival au sein du Pasok.
29 juin: George Papandréou obtient du parlement l'adoption d'un plan d'austérité sur cinq ans.
21 juillet: Les dirigeants de la zone euro se mettent d'accord sur un deuxième plan d'aide à la Grèce, avec 109 milliards d'euros supplémentaires de fonds publics et une contribution du secteur privé censée atteindre jusqu'à 50 milliards d'euros, soit une décote de 21%, d'ici mi-2014.
21 septembre: La Grèce adopte de nouvelles mesures d'austérité, dont une baisse de 20% des pensions de retraite les plus élevées. Six jours plus tard, une taxe immobilière impopulaire est adoptée pour tenter de convaincre l'UE et le FMI de débloquer une nouvelle tranche de leur aide financière afin de payer les salaires des fonctionnaires en octobre et d'éviter la faillite.
2 octobre: Le projet de budget préparé par le gouvernement montre que la Grèce n'atteindra pas son objectif de déficit budgétaire fixé quelques mois plus tôt. Ce projet prédit un déficit de 8,5% du PIB en 2011 contre un objectif de 7,6%.
Le gouvernement approuve la création d'une "réserve de travail" au sein de la fonction publique. Cette réserve est composée de 30.000 fonctionnaires payés 60% de leur salaire et susceptibles d'être limogés au bout d'un an.
21 octobre: Le gouvernement adopte un ensemble de mesures d'austérité malgré la paralysie du pays par une grève de 48 heures et de vastes manifestations. Au moins 74 personnes sont blessées dans les violences qui éclatent en marge des manifestations, qui rassemblent plus de 100.000 personnes.
Nuit du 26 au 27 octobre: Les pays de la zone euro parviennent à un accord sur un renforcement des moyens d'action du FESF et sur une recapitalisation des banques, qui acceptent de renoncer à 50% de la dette grecque qu'elles détiennent. L'objectif est à la fois d'aider la Grèce et d'éviter une propagation de la crise à l'ensemble de la zone euro, notamment l'Italie.
31 octobre: Sans consulter ses partenaires européens, George Papandréou annonce la tenue d'un référendum en Grèce sur le plan d'aide annoncé quatre jours plus tôt.
Cette annonce suscite la consternation dans la classe politique grecque, y compris dans les rangs du Pasok, et la colère des dirigeants européens, qui craignent un rejet du plan par les Grecs, la faillite de la Grèce et une aggravation de la crise dans la zone euro.
A Cannes, où le G20 est réuni, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel convoquent George Papandréou deux jours plus tard et le préviennent que la Grèce ne recevra pas un centime de plus si elle ne met pas en oeuvre les mesures d'austérité prévues par le plan. L'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus taboue.
3 novembre: Selon des sources gouvernementales, George Papandréou conclut un accord avec ses ministres par lequel il s'engage à démissionner et à laisser la place à un gouvernement de coalition - à condition d'obtenir la confiance du Parlement, ce qui lui accorderait une sortie honorable.
4 novembre: Le ministre grec des Finances annonce aux dirigeants européens que le projet de référendum est abandonné. Le Parlement vote la confiance au gouvernement dans la soirée, avec une majorité de trois voix.
6 novembre: Le Pasok et les conservateurs s'entendent pour former un gouvernement de coalition, dont Papandréou ne sera pas le Premier ministre. Les deux partis conviennent d'organiser des élections législatives anticipées le 19 février 2012, après l'adoption par le parlement et l'entrée en vigueur du plan de financement européen décidé à Bruxelles.
David Cutler à Londres, Renee Maltezou à Athènes,Bertrand Boucey pour le service français



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