dimanche 13 novembre 2011

Sarkozy, vampire des médias


Notre ami Président


La Tunisie va rester vigilante. La Tunisie va dire : attention, il y a une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir et pour nous la ligne rouge ce sont un certain nombre de valeurs et de principes démocratiques comme l’alternance démocratique, les droits de l’homme ou encore et la liberté de la presse (…) Nous allons être très vigilants et nous avons les moyens d’exprimer cette vigilance (…) Nous allons mettre en place une aide (…) c’est dans notre intérêt. Cette aide, nous l’apporterons au Français dans la mesure où la ligne rouge ne sera pas franchie. » .Asfour Carthage





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«Nous sommes incapables de faire autre chose que le parcours qui nous est indiqué», déplorait un journaliste de L’Humanité en avril dernier, alors qu’il couvrait une conférence de Nicolas Sarkozy. Et de poursuivre: «Jacques Chirac à l’ONU juste après le 11 septembre, c’était dix fois plus cool et light qu’aujourd’hui. »
Les mots et gestes de la presse sont strictement contrôlés dans l’Hexagone. Et malmenés. Le président français n’hésite pas à distiller sarcasmes et autres railleries afin de déstabiliser ses interlocuteurs. Patrice Machuret, journaliste de France 3, qui a eu l’outrecuidance de publier «L’enfant terrible», a tout bonnement été qualifié de «crétin» et de «honte de la profession» par Sarkozy.

Intimidations, réponses qui ne riment à rien, quand ce n’est pas tout simplement interdit de poser des questions, les frustrations des journalistes français sont devenues légion.

 «Sarkozy, vampire des médias». Où l’on découvre que tous les moyens sont bons pour que le président soigne son image. Quitte à sortir l’artillerie lourde: journalistes convoqués par la police, plaintes à leur encontre et procès se succèdent. Et si des têtes doivent rouler pour assurer le calme des troupes, eh bien bon vent! D’un claquement de doigts, des patrons de presse sont démis de leurs fonctions.

Sans parler de la nouvelle loi sur l’audiovisuel, qui donne les pleins pouvoirs à l’Elysée pour nommer la direction des radios et télévisions publiques.
Reporters sans frontières s’inquiète de la situation de la liberté de la presse en France, qui ne cesse de se dégrader depuis l’accession au pouvoir de Sarkozy. 

On s’en convainc aisément en écoutant les journalistes interviewés par «Temps présent». David Pujadas (France 2), Alain Genestar (directeur viré de Paris Match), Audrey Pulvar (France 3) parlent de leur expérience. 

Des témoignages «assez difficiles à recueillir dans un premier temps», explique Alexandre Bochatay, journaliste de «Temps présent»: «On sentait une certaine crainte. »
Sans compter les refus ou demandes restées sans réponse. Impossible d’avoir les avis de Patrick Poivre d’Arvor ou de Laurence Ferrari. Sans parler du principal intéressé, dont l’agenda était trop chargé…trois fois plus

Comme le conclut le reportage – qui aurait certainement été impossible à réaliser par des Français –, le président est un homme de télé. Ce n’est pas dans les livres qu’il a grandi, mais en regardant les séries TV. Résultat: une image hypercontrôlée et maîtrisée. Et une présence… trois fois plus importante dans les médias que ses deux prédécesseurs. Un reportage à regarder sur très grand écran!

Sarkozy le vampire des medias (docu TSR, partie 1) par Bender_79
Sarkozy le vampire des medias (docu TSR, partie 2) par Bender_79


Que se passe-t-il dans les médias de l'Hexagone ? L'humoriste Stéphane Guillon, qui sévit sur France Inter, est dans le collimateur de l'Elysée. Des journalistes sont convoqués par la police et des patrons de presse démis de leur fonctions, par la seule grâce présidentielle. Alors que des voix s'élèvent pour dénoncer une mainmise tentaculaire de Nicolas Sarkozy sur les médias, Temps Présent dissèque les relations dangereuses existant entre le pouvoir français et l'information. 
Nicolas Sarkozy est trois fois plus présent sur les plateaux de télévision que ne l'étaient ses prédécesseurs Jacques Chirac ou François Mitterrand. Dès son accession au pouvoir, le budget de communication de l'Elysée a été multiplié par trois. Aujourd'hui, les journalistes sont aux abois. Ils se plaignent de ne pas pouvoir travailler librement, sans craindre que les foudres présidentielles ne s'abattent sur eux, notamment grâce aux relations amicales qu'entretient le président de la République avec les patrons de presse. Un récent rapport publié par Reporter sans frontière international situe la France au rang peu enviable du pays européen qui détient le record d'interventions policières ou judiciaires contre des journalistes. Dans ce contexte médiatique explosif où la censure ne porte pas son nom, c'est l'autocensure qui s'installe insidieusement dans certaines rédactions. Une menace sur la liberté de la presse qui, pour certains met en danger la démocratie. Une équipe de Temps Présent est allée enquêter en France pour voir si les journalistes parviennent encore à travailler en totale liberté.
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