mercredi 14 décembre 2011

L'UE est au bord du précipice, dit la présidence polonaise



STRASBOURG (Reuters) - L'Europe est malade, a déclaré mercredi le Premier ministre polonais Donald Tusk, qui a conclu sa présidence semestrielle de l'Union en pointant les responsabilités des uns et des autres dans cette situation délétère.
Pour ce libéral europhile, dont le gouvernement a été reconduit le 19 novembre dernier par le parlement polonais, la crise économique actuelle est "également une crise du système et une crise politique".
"Nous sommes au bord du précipice", a-t-il affirmé devant le Parlement européen à Strasbourg. "Trop de monde en Europe veut nous convaincre que la solution pour sortir de la crise, c'est de s'éloigner de tout ce qui est communautaire. C'est là le symptôme d'une maladie."
Dénonçant ceux qui choisissent "la voie des égoïsmes nationaux et étatiques", Donald Tusk n'a épargné personne dans ses critiques, en commençant par le Royaume-Uni, qui a refusé de s'associer au projet de nouveau traité mis sur la table lors du sommet du 9 décembre à Bruxelles.
"Lorsqu'on entend des commentaires pleins de satisfaction indiquant que le Royaume-Uni est de nouveau une île ou que la Manche est désormais plus large, je ne comprends pas", a-t-il dit.
Le président sortant a également brocardé les remarques entendues sur "le fait qu'une capitale l'a emporté par rapport à une autre", une pique à la France et à l'Allemagne dont l'entente affichée pour proposer des solutions de sortie de crise n'a pas masqué les rivalités.
"Il nous faut un véritable leadership européen", a-t-il affirmé alors que la présidence polonaise, quelque peu effacée par le duo constitué par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy s'agissant des dossiers de la zone euro, a été saluée par la plupart des groupes politiques.
"C'est une des meilleures de ces dernières années", a estimé le président du groupe Socialiste et démocrate, l'Allemand Martin Schulz.
A la tête d'un pays dont les performances économiques sont parmi les meilleures en Europe et qui aspire à rejoindre la zone euro, Donald Tusk a invité les pays du sud à "plus de discipline" et tous les Etats membres à un examen de conscience.
"Que chacun se demande quand il a commencé à violer les dispositions du traité de Maastricht, que chacun se demande s'il est prêt à respecter les dispositions (du traité) de Schengen", a-t-il dit sous les applaudissements.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse

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