dimanche 4 novembre 2012

Amérique: De la colonie à la nation à l’esclavage



 Présidentielle :Obama/Romney

par Michael Scheuer

Si les Américains concentrent leur attention sur la campagne présidentielle, ils devraient aussi prendre connaissance de l’état du président Obama et du gouverneur Romney. Oui, les deux sont des candidats à l’élection présidentielle, mais les deux sont aussi des hommes qui – avec leurs prédécesseurs et le Congrès – s’empressent d’abandonner la souveraineté et l’indépendance de l’Amérique à l’Etat d’Israël et à ses défenseurs parmi les citoyens américains (juifs et évangéliques), à leurs organisations et à un grand nombre des médias.

En contrepartie des dons de campagne électorale et des reportages positifs dans les médias, Obama et Romney ont soumis eux-mêmes et leur pays à l’Etat d’Israël et à quelques milliers d’Américains juifs dissidents et à leurs alliés chrétiens-évangéliques, eux aussi tout aussi infidèles. On doit se demander, si Obama et Romney s’adressent au premier ministre d’Israël comme «Massa’ Benjamin» ou s’ils mentent et font le salut militaire, lorsqu’ils rampent devant les agents judéo-américains d’Israël et les agents évangéliques pour demander de l’argent.

Si l’indépendance et la souveraineté ont un sens pour un gouvernement national, c’est celui que le gouvernement décide seul si le pays qu’il gouverne part en guerre ou non. Aux Etats-Unis, cela signifie plus exactement que – selon la Constitution – le Congrès décide, suite à un vote formel, s’il déclare la guerre au nom du peuple américain qui était autrefois son maître et qui avait élaboré la Constitution. C’est en tout cas le procédé qui a été envisagé par les pères fondateurs.

Cependant, depuis longtemps les deux Chambres du Congrès américain lâche ont délégué illégalement cette décision au président, et notre président actuel considère le Congrès avec un tel dédain qu’il consulte d’abord l’ONU pour savoir s’il peut se permettre de ramener un pays comme la Libye ou n’importe quel autre adversaire à l’âge de pierre par ses bombardements. Si, quant aux guerres, Israël est devenu le maître de l’Amérique – et c’est le cas, en dépit du fait qu’Obama ait évité lâchement un face à face avec Massa’ Benjamin – l’ONU sera sûrement son autorité de contrôle. Finalement, le Congrès paye sans demander et inconditionnellement pour les troupes américaines qui partent pour mourir dans des guerres qui n’ont rien à voir avec la protection des propres intérêts américains, mais qui satisfont ceux d’Israël, de l’ONU ou de n’importe quelle chimère de ces virogos bellicistes comme Madame Clinton et Madame Rice, exactement comme les gars McCain et Graham qui approuvent la guerre ou comme par exemple les «combattants pour la liberté libyens et syriens qui défendent la démocratie et les droits de l’homme».

Alors, chacun d’entre nous peut voter à volonté, mais nous devrions tous nous rendre compte du fait qu’aucun des candidats n’a l’intention de rétablir la souveraineté et l’indépendance des Etats-Unis. Comme président, les deux hommes pousseront les USA dans la guerre avec l’Iran – Obama le veut seulement après le 6 novembre – parce qu’Israël et ses défenseurs parmi les citoyens américains le veulent ainsi. L’Iran ne représente bien sûr pas de menace militaire directe pour les Etats-Unis, mais il exigera une vengeance sanglante, après que nous et Israël auront commencé à l’attaquer, en employant les agents secrets/terroristes qu’il a longtemps entretenus aux Etats-Unis exactement pour une telle situation. La réaction d’Iran détruira en même temps beaucoup de ce qui reste de l’économie américaine en bloquant le trafic des pétroliers dans le golfe Persique et peut-être à d’autres endroits.

Et à quoi bon tout cela? Encore une confiance, injustifiée et anhistorique, en les forces de l’air de faire ce qu’elles n’ont jamais accompli et qui ne peut pas se faire sans armes nucléaires – gagner une guerre. Et nous aurons ainsi une autre guerre perdue  et sans fin qui attisera encore plus la guerre agressive entre les cultures que les deux partis politiques des Etats-Unis mènent contre le monde islamique.

A l’époque où les Etats-Unis faisaient encore partie de l’Empire britannique – en tant que sujets loyaux – les Américains n’avaient pas d’autre choix que de faire la guerre quand la couronne britannique la faisait. Au cours des deux siècles, depuis notre indépendance de l’Angleterre, nous avons chuté d’un tel degré, en ce qui concerne la virilité, le bon sens et la loyauté face à la Constitution, que nous partons à la guerre sur l’ordre d’une autre nation et en violant directement nos propres intérêts nationaux. 

Ajoutez à cela que nos médias grand public et les réseaux de câble les plus importants utilisent la radio publique pour agir de façon routinière comme des agents d’un pouvoir étranger en soutenant le Premier ministre israélien contre le président américain. Et des citoyens américains déloyaux corrompent avec enthousiasme le système politique des Etats-Unis pour soutenir les intérêts israéliens, le fanatisme évangélique et les fantasmes de «one world» de l’ONU supranationale et super-corrompue … Qui sait, nous serions peut-être mieux servis en tant que sujets de la couronne. Elle s’est certes fréquemment battue, mais seulement pour les propres intérêts britanniques.     •
Source: http://non-intervention.com  du 2/10/2012
(Traduction Horizons et débats)
Michael Scheuer, né en 1952, historien et analyste politique. Thèse de doctorat en 1986 dans le domaine des relations de l’Empire britannique–USA–Canada–Royaume-Uni. Collaborateur de la CIA pendant 22 ans, jusqu’en 2004, où il a dirigé l’«unité Oussama Ben Laden» de 1996 à 1999. Après avoir quitté la CIA, il a travaillé comme journaliste pour l’agence CBS News et The Jamestown Foundation. Aujourd’hui, il enseigne à la Georgetown University à Washington. Il est en outre expert de la sécurité pour différentes chaînes de télévision et il publie des livres. Son livre le plus connu «Imperial Hubris: Why the West is Losing the War on Terror», paru d’abord sous anonymat sur demande de la CIA. Il a soutenu en 2012 la candidature de Ron Paul en raison de ses opinions concernant la politique extérieure.

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