Guerres intérieure et extérieure, une seule et même guerre…
Léon Camus
« Quand le Mal a toutes les audaces, le Bien doit avoir tous les courages » Beaumarchais
L’extérieur est lointain et ne semble pas nous concerner directement. Pourtant les guerres qui se livrent actuellement en Syrie, au Mali, en Somalie, au Waziristân ou celles qui se préparent, contre l’Iran par exemple et peut-être la Corée du Nord, laquelle vient de procéder à un troisième essai nucléaire 1 , procèdent d’une même logique et sont de même essence que les grands bouleversements sociétaux en cours dans la sphère occidentale. À défaut de percevoir immédiatement le lien qui unit ces différents phénomènes, l’intuition s’en impose pour peu que l’on s’y arrête un court instant.
En ce qui concerne les transformations radicales qui bouleversent nos sociétés - cela non depuis seulement hier, mais à un rythme soutenu au cours de ces 44 dernières années de décadence accélérée - elles doivent apparaître pour ce qu’elles sont : des épisodes de la guerre insidieuse et sans concession que le “pays légal“ conduit sans répit contre le “pays réel“. En vérité une guerre de deux siècles qui a vu l’essentielle dimension spirituelle de nos sociétés peu a peu refoulée dans la clandestinité de catacombes. On sait cependant, pour ne pas tomber dans le péché du désespoir, qu’en Russie, après soixante-dix ans d’éclipse, le sacré est rené de ses cendres après l’effondrement de la terrifiante tyrannie athéiste qui l’a si durement accablée à coups de millions de morts et de déportés. Ceci dit sans emphase aucune.
Les choses viennent de loin, de très loin, et la Révolution française n’a fait que libérer des forces souterraines à l’œuvre depuis la nuit des temps. La nature, la φύσις, est une lutte perpétuelle entre entropie et néguentropie, combat entre les forces tirant vers un retour au chaos primitif et celles contraires, organisatrices, de l’ordre et de l’harmonie… Ce qui se traduit schématiquement dans l’histoire des hommes par la lutte perpétuelle du mal contre le bien, de la montée vers l’Esprit contre la chute et la descente aux abîmes. Reste qu’aujourd’hui il ne s’agit plus de lutter contre les seules forces de déconstruction à l’œuvre dans la nature, mais de lutter contre une Idéologie maudite qui promeut le chaos 2, l’abolition de toutes lois hors celle du plus fort, du plus rusé, du plus fourbe, du plus vil.
Idéologie désignée et louangée comme le chemin de lumière menant à l’assomption d’une Ère nouvelle et au « Meilleur des mondes ». À entendre les chantres de cette « culture de mort », l’avenir de l’humanité passerait désormais par l’inversion universelle de toutes les valeurs sur lesquelles s’est édifiée la civilisation occidentale. Cela parce que des élites déspiritualisées se sont converties à la Foi nouvelle, matérialiste et fanatiquement athée, forme contemporaine du nihilisme, qui s’incarne dans le règne despotique de l’Ego, du jouir et du fétichisme de l’échange marchand dans sa « liberté » la plus absolue. De pseudo élites convaincues par stupidité, conformisme, corruption mentale ou perversité que le salut vient du rejet de tout ordre moral contraignant, et pire, de l’idée démente que l’on aboli le crime en supprimant la sanction… c’est ce à quoi, consternés, nous assistons aujourd’hui : à l’intérieur de nos sociétés, à la destruction de toutes les lois, de toutes les règles, de toute morale naturelle ou transcendante ; à l’extérieur des frontières de l’Union, à la guerre à outrance faite aux peuples qui résistent encore au grand laminage égalisateur. Sans exagération aucune, constatons que les guerres ne visent pas seulement les réserves d’énergies fossiles, ni la sécurité collective ou de tel ou tel, mais qu’au bout du compte elles ont pour objectif ultime le « mariage pour tous », la dépénalisation des drogues, la fin des prisons, et cætera… parce qu’il ne saurait y avoir de mondialisation sans dissolution magmatique des peuples au sein du grand chaudron mondialiste. Quand tous les peuples auront été concassés et broyés il ne restera plus que des poussières d’hommes, seuls, isolés, démunis face à l’État universel, invisible, inaccessible, omnipotent, incarnation moderne des divinités infernales de l’ancienne Mésopotamie. Baal et Moloch sont dès ce jour appelés à régner sans partage sur les Babylone modernes.
Guerre extérieure à bas bruit : l’Iran
Inutile de s’étendre très longtemps. Chacun, s’il est nanti d’un minimum de cervelle, a compris depuis longtemps qu’à propos des syriens et iraniens (lesquels sont alliés), la lutte pour les uns en faveur de l’instauration d’une démocratie libérale, et, en ce qui concerne les seconds, contre les rigueurs supposées de la loi islamique, ne sont que de misérables prétextes masquant la volonté de dépecer des pays encore réticents à s’intégrer pleinement dans le Nouvel Ordre International, autrement dit à se fondre dans le grand chaudron de sorcières du Marché unifié… des pays qui refusent la conversion au monothéisme du marché et doivent être pour cela amenés de gré ou de force à résipiscence et, le cas échéant, durement châtiés. La punition de la Syrie est en cours. L’Iran ne perd rien pour attendre.
L’Iran constitue d’ailleurs la priorité des priorités pour le Likoud 3 qui vient tout juste d’être reconduit au pouvoir avec une majorité pourtant bien érodée, cela malgré la relance tonitruante des implantations de colonies en Cisjordanie. Soit une perte sèche de onze sièges aux législatives anticipées du 23 janvier (31 contre 42 sur 120). Une contre-performance qui se conclura nécessairement par une alliance avec le parti centriste Yesh Atid, deuxième vainqueur du scrutin et 19 représentants. Un Likoud affaibli mais plus que jamais décidé à en découdre avec l’Iran, non pas parce qu’Israël aurait la capacité de conduire seule cette guerre, mais parce qu’il projette d’y entraîner les États-Unis et l’Otan, c’est-à-dire l’Union européenne. A contrario, les Américains, qui ont depuis un certain temps éventé le piège, viennent de proposer d’engager des négociations directes avec Téhéran. Du jamais vu. Du totalement inédit, une véritable « révolution dans les Affaires stratégiques » ! Une situation au demeurant similaire à celle de l’opposition syrienne offrant d’ouvrir le dialogue avec le régime légal… ce à quoi elle se refusaient catégoriquement jusqu’ici. Il s’agit là d’un revirement totalement inattendu qui a aussitôt soulevé un tollé dans le camp des juqu’auboutistes.
La Maison-Blanche cherche à l’évidence à éviter le pire… y parviendra-t-elle ? Là-bas, à Washington, capitale des lobbies, les équilibres sont instables plus qu’ailleurs et les rapports de forces peuvent changer à tout instant… surtout au cas où un nouveau Pearl Harbour ou un nouveau 11 Septembre intervenait pour emporter les velléités de résistance de l’actuelle Administration américaine à un nouveau « conflit ouvert ». Ne nous leurrons pas cependant, M. Obama et consorts veulent la même chose que les bellicistes à tout crin… mais par d’autres moyens, indirects tels l’étranglement par blocus financier, l’embargo énergétique, la cyberguerre, les assassinats ciblés, les mégas attentats dont la liste est déjà longue et loin d’être close. De ce point de vue, la guerre contre l’Iran n’est pas à venir, elle a déjà commencé, elle se poursuit sous les yeux aveugles de l’Occident… Des yeux aveuglés par des médias complices des crimes contre la paix perpétrés par le Parti du chaos, un Parti solidement au pouvoir au sein d’un Occident en perdition, dévoré qu’il est par le parasite nihiliste de l’idéologie anarcho-libéral, égalitariste et totalitaire.
Selon le support américain de presse en ligne WND 4, le 21 janvier 2013 une grande partie du site nucléaire iranien de Fordow, où se trouvent regroupées quelque 2700 centrifugeuses, aurait été détruit par une série d’explosions incarcérant sous ses décombres seize Nord-Coréens dont quatorze techniciens ainsi que deux officiers supérieurs de l’armée iranienne qui les accompagnaient [wnd.com24janv13]. Information reprise par le Times de Londres et l’allemand Die Welt. Un « attentat » suivi de peu par l’effondrement « spontané » en mer d’une plateforme d’exploitation gazière. Certes, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, s’est empressé dès le 28 janvier de démentir ces informations, autrement dit de s’en « démarquer »… « Nous n’avons pas d’informations pour confirmer les allégations contenues dans ce rapport et nous ne croyons pas qu’il soit crédible ». Dont acte, Washington entend se tenir prudemment à distance de tous les détonateurs potentiels !
En tout cas si un tel événement est réellement advenu, cela devrait éclairer en partie les mobiles nord-coréens quant à leur persévérance à se doter d’une dissuasion opérationnelle et à durcir leurs capacités. Ajoutons que Pyongyang et Téhéran ont conclu en septembre 2012 un accord en matière de recherche nucléaire, un partenariat très peu évoqué mais qui inquiète à juste titre le landernau cosmopolite : non pour la menace directe qu’il représenterait, mais pour le risque accru de « sanctuarisation » de l’Iran… un potentiel de rétorsion nucléaire ayant pour conséquence de mettre la République islamique hors de portée des coups occidentalistes. En tout état de cause, l’éventuelle « accident » de Fordow témoigne que la guerre fait bel et bien rage hors du champ des caméras et des centres d’intérêts prioritaires de nos médias tout occupés de fraude à la viande chevaline dans les hamburgers et les plats surgelés.
Le front syrien vestibule du plateau iranien
Jemraya, grande banlieue de Damas, dans l’après-midi du mercredi 30 janvier 2013, l’armée de l’air israélienne bombarde un centre de recherche syrien. Habitués à prendre les occidentaux pour infiniment plus bêtes qu’ils ne le sont vraiment, les communicants israéliens tentent alors d’intoxiquer les médias - déjà assez complaisants en temps ordinaire – en clamant que leurs chasseurs s’en sont pris à un convoi syrien acheminant des armes « de destruction massives » à destination du Hezbollah libanais. En l’occurrence il se serait agi de missiles Sam-7 et d’armes chimiques « prêtes à l’emploi ». En réalité, le centre visé n’abritait rien de tout cela, d’autant que les explosions consécutives à la destruction de Sam-7 auraient été visibles depuis la capitale. Ce qui n’a pas été le cas. Pour ce qui est d’ « armes chimiques prêtes à l’emploi », leur neutralisation n’eut évidemment pas été sans risque ! Passons sur l’hypothèse que cette frappe eut pu avoir pour objet de faire disparaître des preuves compromettantes – des matériels et équipements pris à la rébellion – quant à l’active collusion des israéliens et des insurgés !
Selon la rhétorique habituelle, la propagande occidentaliste - sui n’a décidément pas peur des mots - y est allé de son couplet catastrophiste… « des frappes aériennes ont touché un « centre de recherche » syrien spécialisé dans le développement d’armes chimiques dans la région de Jomrayah, alors qu’un convoi syrien au Liban transportait des Armes de Destruction Massive à destination du Hezbollah. Israël a constamment indiqué qu’il ne s’ingérerait pas dans le conflit syrien, mais que la ligne rouge était le transfert des ADM en direction du Hezbollah libanais »… Cyniquement le boutefeu de service inverse les responsabilités : « Si rien n’est fait, tous les ingrédients sont rassemblés pour une escalade, risquant d’entraîner, par effet domino, toute la région dans un conflit généralisé »… Ajoutant avec un sang-froid reptilien : « L’implication supposée des USA dans le bombardement de Fordow [voir supra], et l’assentiment donné aux forces israéliennes d’intervenir en Syrie, s’ils s’avèrent fondés, auront certainement un coût pour l’État hébreu. Le futur gouvernement qui a toutes les chances d’être mené par Netanyahou devra reprendre les négociations avec les Palestiniens » [crif.org/fr7fév13].
Traduit librement, cela signifie que les Likoudniki de Jérusalem, Paris et Washington pleurnichent déjà à l’idée de devoir, en contrepartie d’un soutien concret ou implicite des Yanks, reprendre les négociations avec la partie palestinienne. Il serait trop astreignant de décortiquer la duplicité à entrées multiples du propos. Retenons cependant que, primo les Hébreux sont prêts à payer en monnaie de singe l’aide américaine : en l’espèce par une reprise de négociations qui n’ont jamais abouti parce qu’elles sont prédestinées à n’aboutir jamais ; secundo, que les Américains étant ici supposés être à l’origine du méga attentat de la centrale nucléaire de Fordow (s’il a bien eu lieu, ce que dément le Département d’État avons-nous vu), ceux-ci se trouvent de facto embarqués dans des menées constitutives d’un casus belli ; tertio, que l’intervention de Tsahal en Syrie ne saurait être conduit sans l’ « assentiment » - autrement dit le feu vert - de l’Oncle Sam… ainsi donc seul et unique responsable du destin régional… L’innocence d’Israël éclatant immédiatement aux yeux de tout un chacun ! De la propagande à la petite semaine, cousue de fil blanc et de vice.
La Maison-Blanche court sous le vent
Pendant ce temps la Tunisie et l’Égypte sont au bord guerre civile. En Tunisie les choses se gâtent dangereusement depuis l’assassinat le 6 février du chef du « Parti des Patriotes démocrates », Chokri Belaïd, avocat et tête de file de l’opposition laïque. En Égypte où, deux ans après l’éjection d’Hosni Moubarak - le 11 février 2011 - l’opposition appelle avec vigueur Mohamed Morsi à la démission de sa présidence, estimant que les espoirs nés du Printemps arabe - « pain, liberté, justice sociale et dignité humaine » - ont été trompés… car que faire d’une « liberté sans pain, ni justice ? ». En 2012, les Égyptiens ont perdu 15% de leurs revenus, le chômage croît de façon exponentielle, la colère gronde. Force cependant est de constater que les seules forces organisées existant au sein de l’Islam sunnite - forces disposant d’une vision du monde déductible de la Récitation, Al Koran - étaient tout naturellement appelées à prendre le pouvoir. Fait incontournable qui commence à sérieusement inquiéter Londres, Washington, Berlin et Paris. Notamment depuis l’assaut donné au consulat américain de Benghazi le 11 septembre 2012 et la mort de l’ambassadeur Christopher Stevens… à la suite de la « diffusion sur la Toile d’un film jugé insultant pour l’islam, réalisé par un obscur promoteur immobilier israélo-américain »
[LeMonde.fr/Reuters12sept12]. Un événement qui a résonné comme un signal d’alarme. Il est donc temps de mettre le holà ! Reste à savoir si l’incendie peut être encore maîtrisé ? D’où le réveil assez peu spontané des « forces démocratiques » en Égypte et en Tunisie, avec le risque non négligeable, cette fois, de sanglants déchirements aux répercussions imprévisibles. L’on aurait voulu semer le chaos et mettre le Maghreb et le Machrek arabes à feu et à sang qu’il n’eut pas fallu s’y prendre autrement.
Situation tout autant préoccupante en Syrie où, après avoir soutenu les mercenaires djihadistes recrutés et financés par le Qatar wahhabite, la Turquie - voire Israël – Washington et Tel-Aviv font volte-face, ne sachant pas quelle option choisir entre intervention directe et sortie négociée. Barack Obama semble quant à lui avoir opté pour la seconde solution au contraire du Likoud. Ce dernier ne voulant pas se salir les mains, aurait bien voulu que d’autres se chargeassent de la basse besogne. Peres encore lui, devant la Knesset : « L’Iran est un danger et la Syrie est une tragédie. Son président massacre son peuple. À mon avis, les Nations unies devraient charger la Ligue arabe de la formation immédiate d’un gouvernement de transition en Syrie pour la sauver de l’autodestruction. Assad, qui a massacré des dizaines de milliers de Syriens, a aussi massacré son propre futur ».
Mais « eux » aussi commencent à craindre les retour de flammes et la montée en puissance des katibas salafistes d’Al Nosri. Ce pourquoi, le président des États-Unis, coincé par le Congrès et les contraintes budgétaires, a choisi de nommer le républicain Chuck Hagel au poste de Secrétaire à la Défense… parce que l’homme refuse les solutions radicales et préférerait engager des négociations avec un Iran déjà durement éprouvé par les sanctions économiques, énergétiques et financières. Cela tout en continuant à mettre l’Union européenne à contribution… car elle aussi doit prendre sa part du « fardeau » 5 À Munich, les trois premiers jours de février, le vice-président des États-Unis, Joe Biden, à l’occasion de la Conférence internationale annuelle sur la Sécurité, a rappelé qu’en Afghanistan l’Europe a fourni 30 mille soldats et dépensé 15 milliards de dollars.
Or c’est maintenant au tour de la Syrie : « les États-Unis y ont déjà dépensé 50 millions de dollars pour l’assistance militaire aux rebelles » [dixit Biden], auxquels s’ajoutent à présent « 365 millions au titre de l’aide humanitaire, dans le cadre d’une allocation qui, grâce à la contribution européenne, dépasse 1,5 milliard de dollars ». Et l’on nous dit que l’Union est en faillite ? Qui croire ? Sans oublier la mouche du coche israélienne qui ne manque pas de nous rappeler à nos devoirs de guerre totale au terrorisme – en Syrie ? Sans doute contre le pouvoir laïc ! – si bien que dans ce contexte « Paris a besoin d’informations fiables [au Mali] pour mener efficacement… ses opérations… Israël, à qui l’on impute certaines actions en Afrique, visant à neutraliser les approvisionnements d’armes iraniennes qui menacent son territoire, a nombre d’appuis dans la région, et dispose d’informations précieuses. La France, bien isolée dans son combat, a besoin d’alliés dans ce qui pourrait devenir une guerre d’usure comme en Afghanistan, et pourrait faire appel à l’État hébreu. Le soutien annoncé par l’Amérique semble accréditer cette thèse… Aussi, on ne serait pas étonné que des dossiers… révèlent… l’alliance opérationnelle entre des groupes jihadistes et l’Iran (les exemples les plus connus étant le Hamas et les islamistes yéménites tous deux sunnites et armés par les chiites iraniens), car il existe désormais une convergence d’intérêts de part et d’autre qui pourrait bien changer la donne » [crif.org/fr7fév13]. L’Iran, toujours et partout l’Iran. Paris a besoin d’aide, mais ce faisant, combat l’Iran ! Tordu mais imparable.
En bref
Ce ne sont évidemment ni l’Iran en tant que tel, ni le Chiisme, ni les ayatollahs dont certains ne sont pas insensibles aux sirènes occidentalistes qui sont en cause dans les guerres livrées à la Syrie, à l’Iran ou à l’ethnie Pachtoune en Afghanistan et au Pakistan… pas plus que le programme nucléaire iranien – lequel ne menace personne, ni verbalement ni concrètement - mais bien un régime qui refuse de renoncer à une conception mystique et nationale de l’État et se refuse à adopter les permissivités et les inversions de mœurs caractéristiques des « sociétés ouvertes ». Sociétés réputées « libres », chères à tous nos grands idéologues, tous issus de la même matrice anarcho-libérale. Idéologie qui étend progressivement son ombre sur la planète tout entière sous couvert de « dérégulation » financière et des comportements sociaux et sous diverses appellations déposées : « libéralisation », « progrès », « modernisme », « équité ». Tout un fatras d’idées mortelles comprenant la dépénalisation universelle de tous les interdits et de tout ce qui était jusqu’à présent considéré comme des crimes ou des délits… non seulement au regard des lois humaines – appelés à disparaître - mais plus encore au regard des lois naturelles et morales.
Comprenons que pour nos « démocrates » l’anomie générale, l’absence définitive de toutes lois restreignant l’usage immodéré des libertés individuelles, sont à proscrire de manière définitive. Dans ce cas de figure ne seront ultimement punissables que ceux qui continueront à appeler un chat un chat et un crime un crime, que ce soit contre le genre humain ou contre l’ordre « politique » et cosmique des choses. Rappelons qu’Aristote a défini l’homme comme un « animal politique »… Or ce caractère « social » définit, fonde la « nature » même de l’homme : un ensemble de contraintes, de règles, de normes et de lois qui rendent possible, qui sont la « condition » sine qua non de l’homme : supprimer ces règles et vous arriverez très vite – nous y sommes déjà - à l’homo homini lupus de Thomas Hobbes. Les hommes en lutte concurrentielle perpétuelle, la guerre de tous contre tous, l’anarchie et le chaos les plus abjects, ceux que nous décrit les fictions pariétales que produisent et nous vendent les nécromants d’Hollywood. À nous de comprendre que les images projetées sur les écrans, grands et petits, sont la réalité à peine déformée projetée sur les parois de la caverne du divin Platon. Nous vivons un cauchemar. Ce pourquoi il est temps de nous arracher aux mirages hypnotiques et de reprendre ardemment et sévèrement les choses en mains.
À ce titre, la guerre actuelle contre l’Iran n’est que l’un, et seulement l’un, des aspects de la guerre totale que livre les tenants du Nouvel Ordre International, lequel n’est en vérité qu’une promesse de chaos organisé en haut et totalitaire en bas : la liberté absolue des marchés, la libre circulation sans entraves des marchandises et des hommes (les hommes étant ici une marchandise comme les autres, sous forme de main d’œuvre servile, d’enfants adoptables, de bétail sexuel, de mères porteuses ou en pièces détachées sous forme de conteneurs d’ovules, d’organes prélevés…), une telle liberté des flux ne peut bien entendu avoir pour contrepartie qu’un système de coercition et de répression draconien pour faire tenir en place les peuples malmenés… mais hélas, pour eux et pour nous, en communion extatique avec leurs maîtres et parasites sous l’emprise abrutissante des médias hypnotiques qui les gavent de sophistique libérale-libertaire. Ils se réveilleront au final grugés mais sans jamais avoir réellement compris ce qui leur arrivait parce qu’ils se seront faits, jusqu’à la chute finale, complices de leurs bourreaux. Relisons une fois encore l’École des cadavres !
Léon Camus
NOTES
(1) À 2h57 ce mardi 12 février 2013, temps universel, une secousse sismique d’une amplitude de 4,9 sur l’échelle de Richter - correspondant à l’explosion d’un engin de six à sept kilotonnes - était enregistrée par les sismographes de surveillance internationale. L’épicentre du séisme artificiel se situait dans la région de Kiljude au nord-est de la Corée communiste, là où se trouve le centre d’essai de Punggye-ri. En 2009, les signaux recueillis correspondaient à une amplitude de 4,2 sur l’échelle de Richter.
(2) Des Révolutions modernes promotrices de la « Tabula rasa » - du passé faisons table rase - ourdies d’abord les loges illuministes puis au sein des Internationales marxistes jusqu’à l’actuelle anarcho-capitalisme, un fil rouge relie les forces de déconstruction visibles aujourd’hui plus que jamais. Forces chtoniennes dont le cri de guerre, le slogan pourrit être celui des situationnistes de 1967 « Vivre sans entraves, jouir sans temps mort ». Vaste programme que résume fort bien le Cinquième Dialogue de « La Philosophie dans le boudoir » - 1795 - « Français, encore un effort si vous voulez être républicains » de DAF Sade. Idéologie solipsistique et luciférienne dont on peut aujourd’hui constater à vu d’œil les impressionnants progrès.
(3) 3 février 2013, réunion du cabinet israélien, le Premier ministre Netanyahou s’emploie à former un nouveau gouvernement, ce dont le Président Peres, l’a chargé la veille, il déclare : « La mission suprême à laquelle un gouvernement d’union nationale devra faire face, est d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires ». Même son de cloche chez le président Shimon Peres pour la séance d’ouverture du nouveau Parlement élu le 22 janvier « Le danger iranien a grandi. Il menace notre existence, l’indépendance des nations arabes et la paix du monde entier… À la tête de l’Iran se trouve un groupe d’ayatollahs… une dictature terrifiante, souillant l’histoire perse et constituant un cauchemar pour son peuple » (AFP 5fév13).
(4) http://www.wnd.com/2013/01/new-deta... . Suivant WND, trente-six – un chiffre très symbolique ! - techniciens et quelques officiers nord-coréens seraient arrivés en Iran à la mi-janvier pour visiter deux sites nucléaires iraniens dont le site souterrain de Fordow où les Nord-Coréens étaient censés assister à la mise en service de six centrifugeuses de nouvelle génération. Lors de la visite des experts étrangers, le 21 janvier cinq explosions auraient eu lieu simultanément à 11h36, dans les salles abritant les centrifugeuses, l’une d’entre elles détruisant la sortie principale du site. Le 28 janvier, une semaine après, deux-cents personnes auraient été, semble-t-il, toujours prises au piège.
(5) « Fardeau » : référence au « Fardeau de l’homme blanc » - The White Man’s Burden - poème de l’Anglais et franc-maçon Rudyard Kipling publié en 1899 en soutien à la guerre que les États-Unis livraient alors aux Philippines.
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