lettre ouverte
Lettre ouverte destinée à la direction de l’Université Paul Valéry de Montpellier qui fait suite à la décision d’interrompre une exposition-témoignage de photographies sur la Palestine.
Cette exposition, qui avait été déjà exposée en septembre 2012 dans le cadre du festival "les palabrasives" à Villeneuve-Lès-Maguelone n’avait pas occasionnée de difficultés particulières. Nous savons que cette exposition a suscitée diverses plaintes et pressions au sein de la faculté.
Nous demandons de reconsidérer cette décision hâtive afin de permettre une réinstallation :
"Nous, Marie Dubau et Adélie Gatius, souhaiterions connaître les motifs officiels suite à la décision du décrochage de l’exposition de photographies sur la Palestine qui était à la BIU de l’université Paul Valéry.
Intéressées par le conflit Palestine Israël depuis longtemps, nous avons entrepris de nous rendre sur place l’été dernier : ce fut en premier lieu un voyage personnel, avec pour but principal de nous rendre compte par nous même de la situation. Vint ensuite le devoir de témoigner, une fois revenues, et de rapporter ce que nous avions vu et constaté là-bas.
Les photographies légendées que nous avons exposées sont le moyen que nous avons choisi pour apporter ce témoignage. Après avoir pris rendez-vous et discuté longuement avec Mr le directeur de la bibliothèque universitaire de l’UM3 et après lui avoir montré les photos, il nous a donné son autorisation pour exposer dans le hall de la BU du 21 janvier au 14 mars 2013. Notre démarche a donc été faite en règle et en toute connaissance de cause.
Nous avons eu la surprise vendredi 01 février de voir que les photos venaient d’être décrochées, et ce, sans en avoir été avisées préalablement (démarche pour le moins surprenante). L’exposition est donc restée en place une semaine et demie au lieu de deux mois comme convenu.
Conscientes que le thème de la Palestine est souvent source de vifs débats et que ce sujet est utilisé à des fins politiques, nous pensions que l’université était un lieu de liberté d’expression et que le public y est doté de moyens pour construire sa propre pensée, notamment sur des sujets tels que celui-ci. A travers cette exposition nous avons voulu apporter un témoignage direct - non filtré par les médias - qui, nous le pensons sincèrement, doit être véhiculé tel quel. Etant nous mêmes étudiantes à la faculté de lettres, nous estimons de notre devoir, après avoir observé cette situation qui touche et interpelle de nombreuses personnes, de porter les informations que nous avons récoltées à la connaissance de tous. Par ailleurs, un des buts de cette exposition est aussi de marquer la distinction fondamentale entre le sionisme et le judaïsme. Confondre les deux est un procédé dangereux mais systématiquement utilisé par les partisans du sionisme qui usent de l’argument religieux pour défendre une politique de colonisation et d’apartheid.
Sachant pertinemment que les interventions liées au sujet de la Palestine sont très souvent étouffées, nous avons vécu cette décision comme une censure malgré l’argument avancé du " plan vigipirate ". En effet, après nous être renseignées, nous nous sommes aperçues que le plan vigipirate est en vigueur depuis le 15 janvier ; or, notre exposition a été installée le 21 janvier. De plus, seule notre exposition a été retirée.
Nous ne comprenons pas les raisons réelles de l’interruption de notre exposition et nous interprétons cela comme un manque de respect envers notre expérience et la population que nous avons rencontrée, à qui nous avons promis de transmettre cette réalité."
Exposition et démarche soutenues par :
L’APLR (Association des Palestiniens du Languedoc Roussillon), Comité BDS France 34 (Boycott Désinvestissement Sanction), la CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien) et l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).José Luis Moraguès
Montpellier - France
Diffusé par José Luis Moraguès - 9 février 2013
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