mercredi 24 avril 2013

Université de Fribourg : une liberté d’expression qui s’arrête à la question palestinienne ?


J’ai été élevé dans un pays qui se targuait d’être ouvert et tolérant. Il est vrai, qu’après la seconde guerre mondiale, l’Allemagne s’est attelée à la tâche de transformer la culpabilité en responsabilité.

Pour moi il a toujours été clair que notre engagement à respecter les "droits humains inviolables et inaliénables" (1), ainsi que la liberté d’expression (2), étaient les valeurs et les leçons les plus précieuses que nous devions retirer de notre passé problématique.
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Université de Fribourg : une liberté d’expression qui s’arrête à la question palestinienne ?
C’est pourquoi il y a trois mois, j’ai été fort choqué d’apprendre que l’Université de Freibourg, une des plus anciennes universités d’Allemagne, avait interdit la tenue, dans ses locaux, d’une conférence au cours de laquelle le célèbre professeur d’université français, Christophe Oberlin, devait parler de la chirurgie esthétique à Gaza.

L’université de Freibourg accueille toutes sortes d’évènements politiques, en particulier des conférences organisées régulièrement par des organismes de Hasbara (propagande) israéliens bien connus, comme la Société Israélienne Allemande et la sioniste Anti-Deutsche. Et comme si ça n’était pas suffisant, les corps officiels et les départements de l’université font souvent la promotion de ces dernières.

Mais il semble que la liberté d’expression et la tolérance de l’université de Freibourg s’arrêtent à la porte du calvaire du peuple palestinien. Cette même université qui offre une tribune à la Société Israélienne Allemande et à la sioniste Anti-Deutsche, refuse d’accueillir le Café Palestine de Freiburg -une association humanitaire à but non lucratif qui se consacre au peuple palestinien en souffrance. Cette université va même jusqu’à refuser d’accueillir un événement organisé par Café Palestine autour d’un prestigieux universitaire français.

La devise officielle de l’université, "La liberté vous rendra libre", est inscrite en lettres d’or scintillantes sur le fronton de l’université, mais l’université semble terrifiée à l’idée que la vérité puisse entrer dans ses murs.
Nous avons décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif dans l’espoir que cela aiderait l’université à prendre conscience de l’ignominie de sa décision et de reconnaître son erreur. Mais imaginons que Café Palestine perde le procès. Cela voudrait dire que de puissantes composantes de notre société ont changé de position en ce qui concerne la vérité, la liberté, la tolérance, la justice universelle et les échanges intellectuels. Si cela s’avère être le cas, alors il faut que nous en tirions les conséquences au plus vite.
En ce qui me concerne, je reverrai sûrement ma façon d’élever mes trois enfants allemands-palestiniens. Et j’envisagerai sérieusement de leur conseiller de se taire, non seulement devant les souffrances du peuple palestinien, mais devant l’injustice et les violations des droits humains d’une façon générale.

Notes :
1. Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, Article 1, 2.
2. Grundgesetz für die Bundesrepublik Deutschland, Article 5.
Site de Cafe Palestine Freiburg : http://cafepalestinefreiburg.blogspot.fr

22 avril 2013 - Dissident Voice - Pour consulter l’original : http://dissidentvoice.org/2013/04/t...
Traduction:Info-Palestine.eu - Dominique Muselet
http://www.info-palestine.net/spip.php?article13462

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