mercredi 22 mai 2013

La conversion à l'islam de femmes britanniques de souche, objet d’une étude inédite

qu’est-ce qui peut bien pousser une femme occidentale à répondre à l’appel de l’islam, telle la conversion qui a défrayé la chronique chez Sa Gracieuse Majesté, celle de Lauren Booth (photo ci-dessus), la soeur de Cherie Blair, épouse de l’ex-Premier ministre Tony Blair, 



En France comme en Angleterre, et ailleurs sur le Vieux Continent, la pression médiatique, qui façonne l’opinion à grands renforts de clichés caricaturaux et injurieux contre les musulmans, peut se faire plus acerbe et implacable encore pour discréditer les conversions à l’islam de ses concitoyens de souche, qu’elle a tôt fait de classer dans la catégorie des êtres marginaux, illuminés, voire des renégats, en laissant imaginer le pire à leur sujet…
Parmi les phénomènes sociaux qui dérangent au plus haut point, celui des conversions donne littéralement des boutons, d'autant plus quand ce sont des femmes occidentales qui se tournent vers l’islam, ébranlant les islamophobes de tous poils qui n’aiment guère être bousculés dans leurs certitudes...
A Cambridge, la prestigieuse université du même nom a lancé un projet d'étude inédit sur le vécu et les expériences personnelles de 50 citoyennes britanniques, issues de tous les horizons, de tous âges, de toutes obédiences, dont le dénominateur commun est d’avoir embrassé l’islam.
Réalisée par le Centre de l'Université des études islamiques (CEI), en partenariat avec le « New muslims project », cette enquête passionnante a livré ses tout premiers constats et préconisations lors d’un forum ouvert au public, en levant un coin du voile sur des portraits touchants de femmes nouvellement musulmanes, sur leur vie sociale, affective, mais aussi partiellement sur les raisons de leur inclination spirituelle dans une société qui au mieux méprise leur choix, et au pire y est farouchement hostile.
Au-delà de leur singularité qui interpelle grandement leur communauté d’origine, mais questionne également leur communauté de coeur, les convertis, femmes et hommes, auraient-ils un rôle à jouer dans l’actuel paysage social et médiatique, en contribuant à déconstruire les préjugés des uns, et à faire évoluer les archaïsmes des autres ? 
Pour Yasir Suleiman, chef de projet et directeur de la CEI, l’évidence de la réponse s’impose : "Le rapport fait clairement ressortir la nécessité de renforcer les niveaux de soutien à apporter à la communauté des convertis, afin d’accroître le potentiel de personnalités susceptibles d’exercer une influence positive, puissante et transformatrice à la fois sur la communauté musulmane et sur la société britannique au sens large", a-t-il déclaré, en insistant sur l’urgence de pallier le déficit de communication et de représentation de la communauté musulmane dans les médias.
Parmi les idées reçues auxquelles ce rapport tord le cou, la large proportion de femmes converties n’est pas uniformément blanche, mais afro-caribéenne. En effet, ce groupe ethnique, par trop ignoré  tant par les non-musulmans que par les musulmans Outre-Manche, est un vrai vivier de conversions à l’islam.
Cette étude, qui n'en est qu'à ses prémices, n'a pas encore pleinement exploré la  question qui taraude tous les esprits, même si elle relève de l’intimité de l’âme et par conséquent de l’indicible : qu’est-ce qui peut bien pousser une femme occidentale à répondre à l’appel de l’islam, telle la conversion qui a défrayé la chronique chez Sa Gracieuse Majesté, celle de Lauren Booth (photo ci-dessus), la soeur de Cherie Blair, épouse de l’ex-Premier ministre Tony Blair, revenue métamorphosée d’un voyage en Iran, qu’elle a vécu comme une « expérience sacrée », selon ses dires ?
"Compte tenu de l'image stéréotypée et largement négative de l’ Islam dans les médias et la société en général, et considérant que les préjugés les plus délétères se focalisent sur le statut de la femme musulmane, nous avons voulu comprendre les conversions, apparemment paradoxales et à contre-courant, de femmes occidentales de souche, certaines très instruites et poursuivant même une carrière", a commenté Shahla Suleiman, qui supervise également cette étude.
"La base de toute conversion est et reste la foi et la spiritualité, mais force est de constater que la conversion est aussi un phénomène social, qui revêt une dimension politique.  Le débat ne fait que commencer et nous avons besoin de mener des études plus approfondies sur les conversions à l'Islam qui abordent directement l'intérêt public et analysent les inquiétudes qu’elles suscitent", ajoutant : "La lutte pour un avenir meilleur repose sur le dépassement de la politique de l'exclusion et de la différence basée sur une aversion idéologique pour la multiculturalité, et pas  seulement pour le multiculturalisme".
Parmi les différentes thématiques qui ont été abordées au cours du forum, les droits de la femme musulmane, le code vestimentaire islamique, et notamment le port du hijab, ont donné lieu à des débats très animés parmi les femmes converties, où différents points de vue se sont exprimés. Ainsi, l’approche commune, qui a rallié toutes les opinions, est de marier harmonieusement le style occidental avec les valeurs islamiques essentielles que sont la modestie et la pudeur.

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