Un tortionnaire de l’Algérie française, fier de ses hauts faits d’armes, vient de passer l’arme à gauche, le général Paul Aussaresses, 95 ans, l’ancien responsable des services de renseignement à Alger pendant la guerre d’Indépendance, n’est plus, et avec sa disparition se tait à jamais son apologie inaudible de la torture.
C’est sur le site de l’association d’anciens parachutistes « Qui ose gagne », que le décès de ce personnage sinistre qui a laissé son empreinte mortifère de l’autre côté de la rive méditerranéenne a été annoncé.
Ce haut gradé avait fait scandale en 2001 en confessant dans son livre « Services spéciaux, Algérie 1955-1957 » avoir usé et abusé des sévices corporels pour des buts de guerre inavouables mais qu’il revendiquait haut et fort. A ses yeux de bourreau, la torture était «tolérée, sinon recommandée» par les politiques, devenant «légitime quand l’urgence s’impose».
Condamné en 2004, au terme d’un procès retentissant, pour apologie de la torture et exclu de l’ordre de la Légion d’honneur, le général déchu s’était retranché dans une commune du Bas-Rhin, où il sera inhumé le 10 décembre. En 2001, il révélait, sans regrets ni remords, sa face sombre dans un reportage susceptible d’heurter les sensibilités devant le visage impassible de la barbarie institutionnalisée.
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