Sommet historique pour sceller l’Alliance des guerriers de Dieu Le Sommet de Jérusalem, qui s’est tenu du 12 au 14 octobre 2003 à l’hôtel King David de Jérusalem, a scellé l’alliance entre trois groupes bellicistes : les anciens de |
17 octobre 2003 | L’image de la « Jérusalem Céleste » en présentation du Sommet de Jérusalem sur le site internet consacré à l’événement. Ce sommet historique des trois mouvements les plus bellicistes des États-Unis et d’Israël marque l’officialisation de la « théopolitique ». « Israël est l’alternative morale au totalitarisme oriental et au relativisme moral occidental. Israël est le "Ground Zero" de la bataille centrale de notre civilisation pour sa survie. Israël peut être sauvé, et le reste de l’Occident avec lui. Il est temps de nous unir à Jérusalem. » Ainsi est rédigé l’appel du Sommet de Jérusalem, qui vient de se conclure à l’hôtel King David de Jérusalem. L’alliance de trois fanatismes Cette manifestation, réunissant les principaux leaders de l’extrême droite israélienne et des extrêmes droites religieuse et militaire états-uniennes, a permis de fonder un think tank international des amis d’Israël. Il sera composé de personnalités intellectuelles et de leaders spirituels capables d’opposer un discours enraciné dans des valeurs morales supérieures à celui des gouvernements représentant les masses sans conscience. Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’unir enfin trois groupes différents : Les « Guerriers froids » de Washington. Souvent formés au cabinet du sénateur démocrate Henry Scoop Jackson, ils ont appartenu au plus haut niveau à l’appareil d’État pendant Les membres de « Le parti israélien d’Union nationale, composé du Ichud Leumi et du Yisrael Beiteinu, qui milite pour l’annexion des territoires occupés et la création du Grand Israël. Ce parti est financé par des « hommes d’affaires » d’origine russe. Voici plusieurs années que ces trois groupes ont préconisé des politiques convergentes. Ils ont souvent collaboré par paires, mais c’est la première fois qu’ils travaillent tous les trois ensemble et se dotent des moyens nécessaires à la conduite d’une stratégie commune. Sous le haut patronage de la mafia russe Techniquement le sommet a été organisé par Dmitry Radyshevsky au nom de Le Sommet de Jérusalem a été ouvert samedi 11 octobre 2003 par un dîner de gala présidé par Avigdor Lieberman, le ministre des transports du gouvernement Sharon et président du Yisrael Beiteinu. Ancien directeur de cabinet de Netanyahu, Lieberman fut le principal défenseur de Michael Cherney et de son ami Mark Rich, PDG de Glencore. Selon lui, les deux hommes d’affaires d’origine russe étaient « persécutés » par le directeur de la police judiciaire, le général Moshe Mizrachi, qui les accusait à tort d’être des patrons du crime organisé. Sauver la civilisation face à la « faillite morale de l’ONU » et aux pacifistes « démoniaques » Voici donc venu le temps de la « théopolitique », c’est-à-dire d’une politique prétendument d’inspiration divine, fondée sur une lecture fondamentaliste des « Écritures ». Elle n’est plus l’œuvre d’un clergé, mais d’un groupe de « sages » autoproclamés, les « néo-conservateurs », dans la ligne de leur maître à penser, le philosophe Leo Strauss. Dimanche matin, une série d’orateurs a décrit la crise morale du monde moderne et préconisé de le régénérer en se tournant vers Israël. Outre trois ministres en exercice (Ehud Olmert, Benjamin Netanyahu, Uzi Landau), on a pu entendre les dirigeants des grandes organisations sionistes (Congrès juif mondial, Organisation sioniste américaine) et des sectes états-uniennes (Ambassade chrétienne internationale de Jérusalem, Centre d’éthique et de politique d’Elliot Abrams). Ils se sont appliqués à dénoncer la « faillite morale de l’ONU » et « l’entretien du problème des réfugiés » par l’Agence des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA). L’après-midi a donné lieu à des débats hauts en couleurs sur l’immoralité de l’anti-sionisme, la haine du sionisme chez les musulmans, et le rôle « démoniaque » des pacifistes. La journée de lundi a été consacrée à démontrer que la menace pesant sur Israël est le paradigme du danger islamiste pesant sur le « monde libre ». Au cours des débats organisés par le Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA), Yossef Bodansky (biographe de Ben Laden) et Daniel Pipes (le théoricien de l’islamophobie) ont apporté leur « expertise » en soutien aux analyses d’officiers supérieurs israéliens. Mardi, les congressistes ont étudié les moyens de placer les médias occidentaux « au service de la vérité ». La nouvelle croisade : après l’URSS, l’Islam C’est mercredi que se tenait le moment fort de ce sommet. On y a discuté de la paix. Frank J. Gaffney Jr., le coordinateur des faucons, avait fait le voyage de Washington pour dénoncer le péril islamique. Benny Elon, le ministre du Tourisme, est venu redire sa détermination à « effacer » Arafat. Advint alors le clou du spectacle avec standing ovation : la remise du Prix Henry Scoop Jackson à Richard Perle. Ce prix tient son nom de feu le sénateur démocrate Jackson (1912-1983), dont Perle fut l’assistant parlementaire. Il se rendit célèbre en cautionnant l’usage de la bombe atomique (dont le beau-père de Perle était le théoricien), en préconisant le premier le développement de la « guerre des étoiles », et en conditionnant les échanges agricoles avec l’URSS finissante au peuplement d’Israël par des juifs soviétiques. Dans son allocution, M. Perle s’est longuement félicité de l’adoption par le gouvernement Sharon de la doctrine Bush de frappes préventives et de guerre contre les États qui soutiennent le terrorisme. Aussi a-t-il applaudi le raid israélien de la semaine dernière, présenté comme la destruction d’un camp terroriste en Syrie. Surtout, Richard Perle s’est employé à dénoncer l’Accord de Genève, conclu cette semaine entre l’OLP et un groupe de travaillistes réuni autour de Yossi Beilin avec le soutien de démocrates états-uniens et de travaillistes britanniques. Il existe en effet une alternative à la théopolitique du Sommet de Jérusalem : la paix. |
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