mercredi 6 avril 2011

Une mère de famille portant le foulard refoulée d’un collège de l’Hérault



Orfèvre de la vindicte publique, l’ère Sarkozy a lentement mais sûrement ciselé, modelé, forgé le nouvel esprit sectaire qui anime la sphère scolaire, en proie à une vraie psychose : celle des mères d’élèves voilées, et de tous les voiles, même ceux qui ne tombent pas sous le coup de la loi… pas encore, du moins.
Un travail de sape mené de main de maître, qui a savonné avec ardeur la planche du vivre-ensemble, au gré d’une exacerbation identitaire qui conduit aujourd’hui à l’ostracisme pédagogique le plus humiliant et le plus déroutant qui soit, s’autorisant le droit de refouler du jour au lendemain Fatima Ouhamma, une maman de 38 ans, coiffée d’un foulard, et pourtant connue du collège de Poussan, dans l’Hérault, où son fils est en 3e.
Alors que celle-ci se rendait à un rendez-vous pédagogique relatif à l’orientation de son fils, la concierge de l’établissement lui a réservé un accueil glacial, sous sa casquette de gardien du temple éducatif, bête et trop discipliné, lui intimant l’ordre de retirer son foulard, au motif de la loi sur… le voile intégral !
Circulez, y’a rien à voir, et y’a surtout plus rien à comprendre ! « Je n’ai rien compris. Je me suis soudain sentie clairement discriminée », a déclaré au Midi Libre Fatima Ouhamma, d’autant plus meurtrie que son couvre-chef n’est pas assimilable au niqab, avant de s’exclamer : « en plus je suis déjà entrée au collège avec ce voile pour une rencontre parents-professeurs en fin de premier trimestre et personne ne m’a rien dit ! ».
La direction du collège minimise pour sa part un « accident très banal », en ayant eu l’extrême délicatesse de faire passer la jeune femme par une porté dérobée, afin de bien la cantonner dans son nouveau statut de pestiférée de la République...
Dans cette période trouble et troublée, où la confusion citoyenne est à son paroxysme et la haine de l’altérité à son comble, la tentation d’être plus royaliste que le roi est d’autant plus grande qu’elle est confortée par des ministres et élus locaux qui libèrent la parole nationaliste, à l’instar du maire UMP de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), Xavier Lemoine, qui en plein débat sur la laïcité a insisté sur « l’urgence d’apaiser la désespérance et l’exaspération des populations qui se sentent étrangères chez elles", sous l’ovation générale.

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