jeudi 2 juin 2011

Six ministres virés en douze mois


 

Georges Tron rejoint Christian Blanc, Alain Joyandet, Eric Woerth, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux dans la liste des ministres qui ont fait scandale.

De gauche à droite et de bas en haut: Georges Tron, Michèle Alliot-Marie, Eric Woerth, Christian Blanc, Brice Hortefeux, Alain Joyandet (Montage, AFP et Sipa)De gauche à droite et de bas en haut: Georges Tron, Michèle Alliot-Marie, Eric Woerth, Christian Blanc, Brice Hortefeux, Alain Joyandet (Montage, AFP et Sipa)

Le secrétaire d'Etat UMP à la Fonction publique, Georges Tron, a démissionné du gouvernement dimanche 29 mai. Son éviction n'aura finalement pas trainé : en pleine affaire Strauss-Kahn, l'enquête judiciaire ouverte pour des accusations d'agressions sexuelles est du plus mauvais effet.
Mais les démissions de ministres deviennent une habitude. Georges Tron est le sixièmemembre de l'éxécutif contraint de faire ses cartons en moins de douze mois. Il rejoint Christian Blanc, Alain Joyandet, Eric Woerth, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux dans la liste des ministres qui ont fait scandale.
Revenons un an en arrière, en juin 2010. Le climat est délétère. La droite a fait un score historiquement bas aux régionales. C'est aussi le début de l'affaire Bettencourt. Deux ministres, Fadela Amara et Christian Estrosi, sont épinglés par la presse parce qu'ils n'habitent pas leur logement de fonction mais en font profiter leur famille.
De Bettencourt à Ben Ali
- Le 4 juillet 2010, c'est finalement Alain Joyandet qui craque. Le secrétaire d'Etat à la Coopération et à la Francophonie, mis en cause pour avoir loué un jet privé à 114.500 euros, annonce sa démission sur son blog. 
- Nicolas Sarkozy saisit l'occasion pour se séparer le même jour de Christian Blanc, secrétaire d'Etat au Grand Paris et grand amateur de cigares. Le Canard enchaîné avait révélé une facture très embarrassante: 12.000 euros aux frais du contribuable.
- Eric Woerth, chargé des retraites, sauve provisoirement sa tête. Le 14 novembre, c'en est trop. La réforme des retraites est passée, mais pas l'affaire Bettencourt. Eric Woerth est évincé.
- Un peu plus d'un mois plus tard, c'est au tour de Michèle Alliot-Marie d'entrer dans la tourmente. Tandis qu'en Tunisie, les manifestations enflent contre Ben Ali, la ministre des Affaires étrangères passe ses vacances avec un proche du régime, pour affaires. Le 27 février, elle doit quitter le gouvernement.
- Lors de ce même remaniement, Nicolas Sarkozy se sépare du ministre de l'Intérieur et de l'Immigration, son ami Brice Hortefeux, condamné en première instance pour des propos racistes. Il avait déclaré, au sujet d'un jeune militant d'origine arabe: "Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".
Et aussi...
Six ministres en douze mois, c'est beaucoup. Et encore la liste est-elle sélective. Car Fadela Amara et Christian Estrosi ont eux aussi quitté leurs fonctions, mais dans le cadre d'un remaniement de grande ampleur. Impossible de dire si l'affaire de leur appartement de fonction a été déterminante dans la fin de leur carrière ministérielle. Si l'on remonte quelques années en arrière, il faut aussi mentionner André Santini, secrétaire d'État à la Fonction publique de 2007 à 2009, renvoyé en correctionnelle dans l'affaire Hamon, ainsi que Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux Sports de 2007 à 2009, mis en cause par la justice et l'administration fiscale pour ses liens avec des casinotiers.
Baptiste Legrand - Le Nouvel Observateur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire