samedi 18 juin 2011

Une militante pro-palestinienne jugée pour une vidéo incitant au boycott d'Israël



PARIS — La présidente de l'association pro-palestinienne CAPJPO-EuroPalestine a comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir mis en ligne en juillet 2009 une vidéo tournée dans un supermarché d'Evry (Essonne) appelant au boycott des produits israéliens.
Poursuivie pour "provocation à la discrimination raciale ou à la violence", Olivia Zemor avait diffusé sur le site web de l'association une vidéo montrant des militants appelant au "boycott d'Israël" lors d'une manifestation dans un magasin Carrefour le 4 juillet 2009 à Evry.
Cette action s'inscrivait dans la "Campagne internationale BDS" ("Boycott, désinvestissements, sanctions") lancée par la société civile palestinienne pour lutter de manière contre "l'illégalité" de l'exploitation économique par Israël des territoires occupés après 1967, selon ses promoteurs.
Plusieurs associations pro-israéliennes se sont portées parties civiles dans cette affaire, dont le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA). Quelque 80 personnes sont poursuivies en France pour des faits similaires, dont le militant des droits de l'homme Stéphane Hessel.
Une centaine de manifestants, dont le leader trotskiste Alain Krivine et l'ancien évêque d'Evreux Mgr Jacques Gaillot - cités comme témoins de la défense au procès - s'étaient réunis devant le tribunal avant l'audience pour soutenir Mme Zemor.
A la barre, la présidente de CAPJPO-EuroPalestine a dénoncé un "odieux chantage à l'antisémitisme", s'étonnant d'être poursuivie pour la mise en ligne de cette vidéo alors que d'autres appels au boycott, à l'encontre de "produits birmans" ou "mexicains" notamment, "ne font l'objet d'aucune poursuite".
"Il ne s'agit pas d'une action contre une personne ou un groupe de personne à cause de leur appartenance à la nation israélienne. Il s'agit de ne pas encourager les crimes de guerre", a-t-elle insisté, précisant que "de nombreux juifs dans le monde" participaient à cette campagne.
Pour l'accusation, qui associe le boycott à une discrimination, cette campagne est cependant de nature à inciter à la haine d?Israël et par voie de conséquence, à la violence.
Le jugement devrait être mis en délibéré.

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