dimanche 24 juillet 2011

Les plans du gouvernement britannique de dédramatiser Fukushima


Un échange interne de courriers électroniques montre que les représentants du gouvernement ont lancé une campagne de relations publiques pour assurer que la catastrophe de Fukushima ne fasse pas dérailler les plans de construire de nouvelles centrales nucléaires, en Angleterre.
Selon le quotidien anglais «The Guardian» l’échange de courriels montre comment en coulisse le département du Commerce et de l’Energie a étroitement collaboré avec des multinationales telles que EDF Energy, Areva et Westinghouse pour éviter, à tout prix, un effet sur l’économie nucléaire. Avant que l’ampleur de la radioactivité dégagée soit connue, c’est-à-dire deux jours après le séisme et le tsunami au Japon, une stratégie publicitaire était censée minimiser l’ampleur du sinistre.
«Cet accident aurait le potentiel de faire faire à l’industrie nucléaire un bond en arrière, a déclaré un représentant du Departement for Business, Innovation et Skills (BIS), «il faut nous assurer que les antinucléaires ne gagnent pas de terrain. Il faut occuper le terrain et le préserver. Il faut que nous montrions réellement la sûreté des sites nucléaires.»
Le membre du Parlement conservateur Goldsmith a condamné l’ampleur de la coordination entre le gouvernement britannique et l’industrie du nucléaire, dévoilée par ces courriers électroniques.
«Ce n’est pas l’affaire du gouvernement de lancer des campagnes de relations publiques en faveur de l’industrie, et ce serait effarant si des départements gouvernementaux avaient minimisé l’ampleur de Fukushima.»
Des représentants gouvernementaux ont suggéré que les commentaires donnés par l’industrie du nucléaire sont repris dans les briefings des ministres et dans les déclarations gouvernementales. Les antinucléaires de toute l’Europe n’ont pas hésité à tout mêler avec Tchernobyl. «Il faut que nous entreprenions tout ce qui est possible pour éliminer les comparaisons avec Tchernobyl.»
Le Departement for Energy and Climate Change (DECC) a publié plus de 80 courriers électroniques envoyés au cours des semaines qui ont suivi l’accident de Fukushima. Ils montrent aussi que Westinghouse a admis que le nouveau type de réacteur AP 1000 n’avait pas été conçu pour des séismes de l’ampleur du séisme japonais. Pour les régions sismiques telles que la Californie et le Japon ce type AP 1000 devrait être modifié.
L’étendue de la zone d’ombre entre l’Office for Nuclear Regulation et l’industrie nucléaire est choquante.
Lorsque les courriers électroniques ont été mis au jour, leur importance a été minimisée. Tom Burke, ancien conseiller pour l’environnement du gouvernement britannique, a lancé un avertissement disant que le gouvernement britannique faisait la même faute que le gouvernement japonais. Il est trop proche de l’industrie du nucléaire. Les problèmes sont dissimulés plutôt que désignés par leur nom. 
Source: cité d’après «The Guardian» du 30/6/11

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