Selon l’AIEA, de très faibles niveaux d'iode-131 radioactive ont été détectés en République tchèque et « ailleurs » en Europe, mais les particules sont considérées comme ne présentant pas un risque de santé publique.
L'Agence internationale de l'énergie atomique, basée à Vienne, a déclaré qu'elle cherchait à déterminer cette source radioactive en estimant a priori que cette pollution ne pouvait pas provenir du Japon.
(Mises à jour régulières en bas de page)
En fait, c’est l’agence de sûreté nucléaire tchèque qui a donné l’alerte : depuis fin octobre ‒ donc depuis 2 semaines ‒ plusieurs des stations de surveillance de ce pays ont détecté de l’iode-131; mais l’AIEA était déjà au courant, car d’autres pays d’Europe centrale, comme l’Autriche et la Hongrie, avaient des mesures similaires de ce radionucléide cancérigène depuis environ 8 jours. Or l'iode-131 est un isotope de courte durée qui a une période de désintégration radioactive de huit jours, ce qui signifie concrètement qu’un évènement a eu lieu dans les semaines qui viennent de s’écouler, et de manière suffisamment importante pour que plusieurs pays européens détectent ce radionucléide.
Doit-on « croire » comme l’AIEA que cette pollution ne vient pas du Japon ? Dans les jours et les semaines suivant après le 11 mars, de l’iode-131 a pourtant été détecté aux Etats-Unis, en Islande, en France et dans d’autres parties de l’Europe.
Voyons quels ont été les évènements de ces dernières semaines :
- 23 octobre 2011 : puissant tremblement de terre en Turquie. Ce pays possède un seul réacteur (Mark II, installé en 1979), qui est un réacteur de recherche situé à la Technical University of Istanbul. A plus de 1000 km de l’épicentre, ce réacteur n’a pas pu être touché par la secousse.
- début novembre : niveau de radioactivité très élevé (620 mSv/h) sur le réacteur 3 de la centrale de Fukushima Daiichi
- 2 novembre 2011 : détection de Xénon 133 et 135 sur le réacteur 2, ce qui signifie, selon les propres termes de Tepco, qu’une réaction nucléaire avait eu lieu récemment dans la centrale.
- 5 novembre 2011 : Mochizuki relève une augmentation de tweets sur despicotements des yeux ou des démangeaisons inhabituelles. Le vent vient du nord, de la centrale de Fukushima Daiichi, et la radioactivité commence à augmenter à Tokyo.
- 6 novembre 2011 : masse d’air radioactif qui arrive sur Tokyo, comme le relève le graphique du KEK à Tokyo et la prévision météo des vents au Japon.
Graphique du KEK (radioactivité à Tokyo)
- 6 novembre 2011 : pluie particulièrement radioactive (140 CPM) relevée à Los Angeles
- 11 novembre 2011 : détection d’iode-131 en Europe depuis au moins 2 semaines
Ces évènements ont-ils un lien ?
L’AIEA prétend que l’iode-131 pourrait provenir d’un site de production de matériels radioactifs utilisés dans le milieu médical. Si c’est le cas, il serait urgent de connaître ce généreux donateur de radionucléides dans l’environnement européen. L’AIEA serait aimable aussi de communiquer la carte de tous ces centres de production qui sont censés exister pour le bien-être de la population mondiale. Il est primordial que l’industrie, qui plus est liée à la santé, maîtrise parfaitement ce genre de produits hautement cancérigènes.
L’AIEA est en train d’enquêter…
… à suivre !
sources :
Mise à jour 11/11/11 à 23h30 : de l'iode-131 a également été détecté en Slovaquie et dans le nord de l'Allemagne. Cette pollution concerne donc l'ensemble de l'Europe centrale (environ 500 000 km²).
Mise à jour 12/11/11, 1h45 : Le site public de surveillance de la radioactivité en Europe pointe la Slovénie et la Croatie. Etrange que l'AIEA ne signale pas ces pays dans leur liste ! D'après cette carte, de l'iode-131 a été détecté à Zagreb, à Ljubljana, entre ces deux villes à la centrale nucléaire de Krsko, et à la limite des trois pays Croatie-Hongrie-Serbie.
Deux centrales nucléaires sont susceptibles d'être concernées par ces rejets d'iode-131 : la centrale de Krsko (Slovénie, qui a déjà eu des problèmes de fuitesen 2008, et la centrale de Paks (Hongrie).
Mais en fait, quand on fait une recherche sur le Césium 137, on obtient les mêmes points. Puis, avec une recherche sur le Césium 134, seule la centrale de Krsko est concernée.
A l'AIEA de trancher maintenant, et de dire la vérité !
Mise à jour 13/11/11, 21h30 : la Criirad fait ce communiqué sur son site :
"Note : l'AIEA a signalé le 11 novembre 2011 que de l'iode 131 a été détecté à de très faibles niveaux dans l'air ambiant en Europe centrale "ces derniers jours" . Selon l'agence de presse Reuters les services compétents de la République Tchèque ont détecté des traces d''iode 131 fin octobre. De faibles niveaux d'iode 131 auraient été mesurés dans le nord de l'Allemagne et en Hongrie. L'origine de cette contamination n'est pas établie. Le laboratoire de la CRIIRAD est en vigilance renforcée."
Selon le site SimplyInfo, la pollution pourrait provenir de Pologne ou de Russie où se trouvent les deux seuls réacteurs médicaux connus dans la région proche de la République tchèque, à l'est des zones de détection de l'iode 131. Ce sont lesréacteurs Maria en Pologne et le réacteur de Rosatom dans le Dimitrovgrad en Russie. Le réacteur Maria en Pologne est plus proche de la détection des zones d'iode dans l'air ; il était à l'origine un réacteur de recherche et a été converti en 2010 pour faire des radio-isotopes médicaux comme l'iode 131.
Toutefois, SimplyIfo n’a pas de confirmation de ces hypothèses.
Le mystère reste donc entier pour l’instant.
Mise à jour du 13/11/11, 22h10 : Selon Associated Press of Pakistan, La PASA (Pakistan Atomic Energy Commission) vient de réfuter une nouvelle (*) parue dans un article de presse nationale et internationale alléguant que la radioactivité plus élevée que la normale remarquée dans certaines parties de l'Europe pourrait provenir du récent incident à la centrale nucléaire de KANUPP. Dans un communiqué public, elle affirme qu'il n'y a eu aucune fuite de radiations dans l'environnement de KANUPP le 19 octobre. Il y a eu seulement un déversement d'eau lourde dans le bâtiment de confinement, qui a été mis sous contrôle en suivant les procédures de routine.
« La libération de l'iode-131 n'est pas possible sauf s'il ya une panne de combustible nucléaire, tandis que l'incident de fuite de KANUPP impliquait de l’eau lourde qui contient du tritium et non pas l'iode-131 ».
De plus, les niveaux de radiation les plus élevés ont été détectés en Pologne et en Ukraine, vant que l'incident de KANUPP n’ait eu lieu. On peut ajouter que même s'il y avait une fuite à KANUPP, il n’aurait pas pu avoir voyagé en Europe sans laisser aucune trace dans les environs où aucun niveau inhabituel n’a été détecté.
De plus, les niveaux de radiation les plus élevés ont été détectés en Pologne et en Ukraine, vant que l'incident de KANUPP n’ait eu lieu. On peut ajouter que même s'il y avait une fuite à KANUPP, il n’aurait pas pu avoir voyagé en Europe sans laisser aucune trace dans les environs où aucun niveau inhabituel n’a été détecté.
(*)Le porte-parole de l'agence de l'énergie atomique polonais aurait dit : « Des rapports non confirmés suggèrent qu'il peut y avoir eu un incident dans une centrale nucléaire au Pakistan, mais cela nécessite une confirmation supplémentaire».
Mise à jour du 14/11/11, 0h30 : d'autres hypothèses exposées dans le site Ex-SKF (article et commentaires).
- un accident dans une installation d'armes en Iran ?
- le résultat de spallations de Fukushima par les retombées des dernières éruptions solaires ?
- des problèmes à l’ex-centrale de Tchernobyl ?
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