samedi 9 juin 2012

Duel entre le président de la République Moncef Marzouki et Mustapha Kamel Nabli gouverneur de la BCT



Moncef Marzouki a annoncé que Mustapha Kamel Nabli va être limogé.

"le gouverneur de la Banque Centrale doit mettre en œuvre la politique tracée dans ces domaines et ne pas s’y opposer." 



Une édition spéciale du magazine télévisuel "Saraha Raha", présenté  sur Hannibal TV, a été consacrée à Moncef Marzouki.
À côté des images sur le somptueux Palais de Carthage et ses secrets, les réponses fournies par Marzouki ont laissé transparaître des confidences très significatives dans leur portée. : Mustapha Kamel Nabli ne va plus rester à la tête de la Banque Centrale. 
Dans l’affaire concernant la situation de Mustapha Kamel Nabli à la tête de la BCT et après les bruits qui ont circulé sur son éventuel limogeage plus ou moins démenti par les déclarations du chef de gouvernement, certains de ses ministres et quelques députés, Moncef Marzouki a annoncé que Mustapha Kamel Nabli va être écarté.
Il a justifié sa position par le fait que la politique économique et monétaire de l’État est du ressort de l’autorité légitime qui exprime la volonté du peuple. En d’autres termes, le gouverneur de la Banque Centrale doit mettre en œuvre la politique tracée dans ces domaines et ne pas s’y opposer. 

Pourtant en vertu des articles 33 et 33 bis de la loi portant création et organisation de la banque centrale, celle-ci détient certains pouvoirs et dispose d’une liberté d’action pour préserver la valeur de la monnaie et assurer la stabilité du système monétaire à travers des mesures régulatrices.
Interrogé sur la même question lors d’une interview livrée récemment à la télévision tunisienne, le premier ministre, après avoir indiqué que l’indépendance de la banque centrale n’exclut pas la coordination avec le gouvernement dans le cadre des choix stratégiques, a affirmé que la Troïka n’a pas encore pris sa décision au sujet du gouverneur. Ce dernier a été dans la délégation conduite par le chef du gouvernement qui a pris part aux travaux du Word Economic Forum sur le moyen orient qui s’est tenu à Istanbul les 4 et 6 juin 2012. Il est, par ailleurs, convoqué à l’Assemblée constituante pour être auditionné le mardi 19 juin 2012 par la commission des finances, de la planification et du développement. Selon Fejani Doghamane, Président de la commission, cette séance d’audition sera déterminante pour se statuer sur la décision à prendre.

Mustapha Kamel Nabli répond à Moncef Marzouki et lui rappelle ses prérogatives



Suite aux propos tenus par le président provisoire de la République, Moncef Marzouki, lors de l’émission Essaraha Raha concernant la banque centrale, son gouverneur Mustapha Kamel Nabli a répondu dans une déclaration aux médias aujourd’hui vendredi 08 juin à Hammamet après sa communication sur le thème «l’efficacité de la politique monétaire et financière en période de transition».
Six points ont été soulevés par Mustapha Kamel Nabli :
1- Selon l’organisation provisoire des pouvoirs, le président de la république n’a pas le droit de démettre le gouverneur de la Banque centrale. Il s’agit d’une décision concertée des trois présidences qui sera avalisée par l’Assemblée nationale constituante. Il s’agirait, donc, d’un empiètement sur les prérogatives de l’assemblée.
2- Cette déclaration du président est en opposition avec la décision de l’Assemblée nationale constituante concernant l’indépendance de la Banque centrale, pour la préserver des tiraillements politiques.
3- L’optique exprimée par le président de la République est également en opposition avec la logique de gouvernance prônée par la révolution dans la mesure où cela consacrerait la concentration des pouvoirs.
4- Le président de la République a insinué que la Banque centrale est sous des influences étrangères, ce qui est à la fois dangereux et inacceptable. La BCT est une institution nationale qui ne tient en considération que l’intérêt national. De tels propos portent atteinte à la dignité du Conseil d’administration de cette institution et, en leur nom, je déclare qu’il s’agit d’une offense à la BCT qui ne sert que l’intérêt public.
5- Contrairement à ce qu’on ne cesse de prétendre, il n’y a aucun différend entre le gouvernement et la BCT.
6- Depuis six mois, il n’y a eu aucune réunion entre le président de la République et le gouverneur de la Banque centrale malgré le fait que l’organisation provisoire des pouvoirs stipule que le gouverneur remet les listes financières au président. 
Nous y reviendrons…



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