vendredi 15 juin 2012

Le Crif se déchaîne après une question d’examen sur Gaza





En sentinelle de la respectabilité d’Israël en France, la promptitude du Conseil représentatif des institutions juives de France CRIF à s’offusquer et à sonner l’hallali dès que l’illusion démocratique pourrait être démystifiée, en dit long sur son influence et sa toute-puissance.
En terrain conquis, le lobby pro-israélien a donné l’assaut  contre  l’université  Paris VII-Denis Diderot,  obligeant son président Vincent Berger à ouvrir, jeudi, une enquête administrative  sur une question d'examen  sur Gaza, posée à des étudiants en médecine et considérée « à caractère polémique ». Un euphémisme si l’on en juge par la salve de critiques qui s’est abattue.
"Scandaleuse", attisant "la haine d’Israël", le CRIF vitupère en ayant dans sa ligne de mire celui par qui la terre promise risquait d’être égratignée : Christophe Oberlin, l’éminent professeur en médecine et chirurgien à l’Hôpital Bichat, spécialiste de la réparation des lésions nerveuses, qui a surtout le tort d’être médecin engagé dans l’humanitaire auprès des Gazouis, dont il connaît mieux que quiconque les souffrances et les drames.
Selon le CRIF et un fac-similé transmis par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (ô surprise !),  le Pr Oberlin a posé une question de médecine humanitaire, en prenant l'exemple de la mort de 22 membres d'une même famille dans un "bombardement classique" pendant le conflit dans la bande de Gaza en 2008-2009. "Quelle est la ou quelles sont les qualifications des crimes perpétrés (crime de guerre, crime contre l'humanité, crime de génocide) ?" a-t-il interrogé, ainsi que le rapporte Le Monde.
Se rangeant à l’indignation du CRIF, le président de l’université s‘est immédiatement désolidarisé de son professeur, estimant à son tour que cette question  "comporte un caractère polémique regrettable qui contrevient à l'esprit de neutralité et de laïcité de l'enseignement supérieur". Il ne manquait plus que l’Union des étudiants juifs de France ( UEJF) pour compléter le tableau, et exiger la convocation illico presto de Christophe Oberlin, tout en poussant des cris d’orfraie face à un enseignant qui a "contraint  les étudiants à adopter ses positions haineuses".
A moins que ce grand témoin du corps médical, pleinement conscient de ses responsabilités et de ses devoirs de pédagogue,  n’ait tenté d’éveiller les consciences et de les éclairer, mais évidemment tout dépend de quel côté du mur de la honte on parle, et on a choisi d’être…

Question tendancieuse lors d'un examen en médecine


Un sujet de médecine humanitaire portant sur une question à propos du conflit israélo-palestien sème le trouble à l'université Paris-Diderot. Une enquête administrative est ouverte.

Le président de l'université Paris-Diderot, Vincent Berger, a décidé jeudi d'ouvrir une enquête administrative à propos d'un sujet d'examen contesté, soumis deux jours plus tôt à des étudiants en médecine dans le cadre d'un certificat optionnel de médecine humanitaire.
Ces étudiants devaient répondre à la question suivante: «Comment qualifier au cours de la guerre entre Israël et Gaza la mort par bombardement classique de 22 membres d'une même famille? S'agit-il d'un crime de guerre, d'un crime contre l'humanité, d'un génocide?»
L'enseignant qui a rédigé la question, dont le contenu est assez éloigné de la médecine humanitaire, est le docteur Christophe Oberlin. Ce chirurgien, qui ne conteste pas son engagement politique, a été, notamment, tête de liste aux élections européennes de 2004, sous la bannière d'EuroPalestine, en compagnie de l'humoriste Dieudonné plusieurs fois condamné par la justice française pour antisémitisme.

«Haine sélective»

Des étudiants et un certain nombre de professeurs choqués par ce sujet ont alerté le doyen de la faculté de médecine Bichat, ainsi que le président de l'université Paris-Diderot.
«Chacun dit qu'il ne faut pas importer le conflit israélo-palestinien en France, a réagi Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). On voit tous les jours les dramatiques conséquences de cette importation. Monsieur Oberlin y contribue de toutes ses forces. Il n'a pas le droit d'utiliser l'université pour déverser ses haines sélectives. Qu'il aille exercer ses talents en Syrie où l'on a vraiment besoin de ses compétences. Mais que voulez-vous, pour lui, comme pour d'autres, hors Gaza, il n'y a point d'indignation.»

«Un caractère polémique regrettable»

Dans un communiqué publié jeudi, Vincent Berger, le président de l'université Paris-Diderot, a fait part de sa consternation: «Cette question comporte un caractère polémique regrettable qui contrevient à l'esprit de neutralité et de laïcité de l'enseignement supérieur.»
Il rappelle que le principe d'indépendance des enseignants-chercheurs, inscrit dans notre Constitution, n'autorise en rien le non-respect des valeurs fondamentales du service public. Il considère, d'autre part, que la question dépasse le cadre pédagogique de la discipline concernée ne relevant ni de médecine ni de médecine humanitaire.
C'est dans ce contexte qu'une enquête administrative va être instruite dans le cadre des instances académiques de l'université. Quand au doyen de la faculté de médecine, Benoît Schelmmer, il partage, a-t-il expliqué aussi dans un communiqué, «l'émotion légitime - des étudiants et des enseignants - et regrette vivement que cet intitulé, pour le moins inopportun sur un sujet aussi sensible, ait pu blesser un certain nombre d'entre eux».
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/06/15/01016-20120615ARTFIG00366-question-tendancieuse-lors-d-un-examen-en-medecine.php

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