jeudi 14 juin 2012

Roger Garaudy est mort


Roger Garaudy est mort  mercredi 13 juin 2012 à 8h 30 à son domicile de Chennevières. Un hommage lui sera rendu lundi 18 juin à 15h au crématorium de Champigny-sur-Marne

Roger Garaudy

J'aime la mort du même amour que la vie.
Parce qu'elles ne font qu'un.
La mort - j'entends la mort naturelle, après une longue vie de travail et d'amour - n'est pas une limite, une négation de la vie. Elle donne, au contraire, à la vie sa signification la plus haute.
Ma propre mort est un rappel constant que mon projet n'est pas un projet individuel. Je ne suis un homme que si je participe à un projet qui me dépasse...

Ce contre quoi nous avons à lutter, c'est contre la mort prématurée d'êtres jeunes, pleins de possibles. cela, pour une large part, dépend de nos luttes pour un ordre social sans guerre, sans misère, et pour une organisation humaine de la société.
Mais la mort d'un vieillard, ma propre mort, au terme de ma tâche d'homme, n'est nullement une malédiction. cette mort n'est que l'horizon dernier de la vieillesse: au fur et à mesure que je vieillis, l'éventail de mes possibles se referme, le champ de mes projets se rétrécit, je participe de moins en moins à la création. Ma mort est, dans ce mouvement, un passage à la limite...

Tout ce que j'ai pu créer, par mon travail, ma pensée, mon amour, s'est inscrit et pour toujours dans la création continuée de l'homme par l'homme. A partir du moment où cette participation à la création est brisée j'ai cessé d'être un vivant, même si une technique médicale absurdement devenue une fin en soi me maintient pour un temps encore dans un état végétatif.

Roger Garaudy Parole d'homme, Editeur Robert Laffont, 1975






A la fois philosophe, politique et religieux, né le 17 juillet 1913 à Marseille, Roger Garaudy est mort ce 13 juin 2012 dans le val de Marne. Il s'est converti à l'islam en 1980.
Le philosophe
Directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, agrégé de philosophie, son doctorat à la Sorbonne a porté sur le matérialisme : théorie matérialiste de la connaissance (1953).  Dans Parole d’homme, il  écrivait : « L’affirmation centrale de ma vie : la politique, la création artistique et la foi ne font qu’un. Apprendre à les saisir dans leur unité, c’est cela la philosophie. Tout au moins la mienne. »
Homme politique
 Il été déporté dans les camps vichystes d’Afrique du Nord de 1940 à 1942. Communiste,  il a été élu aux plus hautes instances du parti avant d’en être exclu en 1970.   Il a été député communiste du Tarn  (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). Il avait condamné l’intervention militaire de l’URSS en Tchécoslovaquie en 1968 et préconisait l’autogestion.
Le religieux
Il a reconnu sa foi lors de son entrée au parti communiste français. Son amitié avec l’Abbé Pierre était  connue. Ils étaient tous deux députés après la libération, comme son évolution du protestantisme au catholicisme jusqu’ à sa conversion à l’islam en 1980.  Il créait alors  une   fondation en Espagne à Cordoue abritée dans la  Tour de la Calahorra. Ce musée évoque l’histoire de l’Islam.  On y découvre plusieurs personnages qui ont marqué l'histoire de  Cordoue à la fin du Moyen Age  comme  le chrétien Alphonse X,  le savant juif  Maïmonide,   les musulmans  Averroes et Ibn-Arabi. 
Condamnation pour négationisme
En 1995, Roger Garaudy est l’auteur du livre "Les mythes fondateurs de la politique israélienne" qui lui valut une condamnation en 1998 pour  contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale.

8 janvier 1998: la dernière déclaration de Roger Garaudy au procès des "Mythes fondateurs de la politique israélienne"















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