Le pouvoir diabolique des médias
La désinformation des médias occidentaux : une arme d’intoxication massive
par Chems Eddine Chitour
« Notre république et sa presse prendront de l’essor ou s’effondreront ensemble, écrivait Pulitzer. Une presse compétente, désintéressée, dévouée à la chose publique, intelligente, exercée à discerner le bien et ayant le courage de le faire peut préserver la morale publique sans laquelle un gouvernement populaire est une imposture et une parodie. Une presse cynique, mercenaire et démagogue finira par produire une population aussi vile qu’elle-même. Le pouvoir de façonner l’avenir de la République sera entre les mains des journalistes des générations à venir. » Joseph Pulizer (The College of Journalism )
1. Introduction Il est bien connu que le quatrième pouvoir, celui des médias est une force importante qui permet, en principe, dans les démocraties de tenir le peuple informé du fonctionnement des institutions. Cette force peut, cependant, être au service d’une cause et de ce fait s’avérer dangereuse en temps de paix qu’en temps de guerre.
Parlant de la manipulation de plus en plus évidente de l’information Ignacio Ramonet pointe du doigts les grands protagonistes que sont les acteurs d’une mondialisation dimensionnée à la taille des plus riche. Ecoutons le :
« Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Mais, dans les pays démocratiques aussi, de graves abus peuvent être commis, ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») ; Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats ». (1).
« Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Mais, dans les pays démocratiques aussi, de graves abus peuvent être commis, ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») ; Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats ». (1).
« La « révolution numérique » poursuit Ignacio Ramonet a brisé les frontières qui séparaient auparavant les trois formes traditionnelles de la communication : son, écrit, image. Elle a permis l’apparition et l’essor d’Internet, qui représente un quatrième mode de communiquer, une nouvelle façon de s’exprimer, de s’informer, de se distraire. ... Comment résister à l’offensive de ce nouveau pouvoir qui a, en quelque sorte, trahi les citoyens et est passé avec armes et bagages à l’ennemi ? Pour Ignacio Ramonet, si l’on veut une presse libre objective, il faut s’organiser : "Il faut, tout simplement, créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous permette d’opposer une force civique citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir » dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et diffuseurs de la globalisation libérale. Les grands groupes ne s’assument pas seulement comme pouvoir médiatique, ils constituent surtout le bras idéologique de la mondialisation, et leur fonction est de contenir les revendications populaires tout en essayant de s’emparer du pouvoir politique » (1).
Ignacio Ramonet pointe enfin du doigt l’idéologie de la mondialisation qui , pour étendre son hégémonie investit le champ médiatique. Il fait l’analogie avec l’environnement la pollution non pas physique mais des esprits. Ecoutons le :
« Dans la nouvelle guerre idéologique qu’impose la mondialisation, les médias sont utilisés comme une arme de combat. L’information, en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les distorsions, les manipulations. Historiquement, la manipulation a été très rare. Encore aujourd’hui, dans les pays dictatoriaux, il n’y a pas d’information fiable, complète, de qualité. En revanche, dans les Etats démocratiques, elle déborde de toutes parts. Elle nous asphyxie. ... Mais, en même temps, chacun constate que, comme la nourriture, l’information est contaminée. Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres ». (1).
« Dans la nouvelle guerre idéologique qu’impose la mondialisation, les médias sont utilisés comme une arme de combat. L’information, en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les distorsions, les manipulations. Historiquement, la manipulation a été très rare. Encore aujourd’hui, dans les pays dictatoriaux, il n’y a pas d’information fiable, complète, de qualité. En revanche, dans les Etats démocratiques, elle déborde de toutes parts. Elle nous asphyxie. ... Mais, en même temps, chacun constate que, comme la nourriture, l’information est contaminée. Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres ». (1).
C’est pourquoi il est nécessaire d’élaborer ce qu’on pourrait appeler une « écologie de l’information ». Afin de nettoyer, de décrasser l’information de la « marée noire » des mensonges. Dont on a pu, une fois encore, mesurer l’énormité a l’occasion de la récente invasion de l’Irak. Il faut décontaminer l’information. De même qu’on a pu obtenir des aliments « bio », a priori moins contaminés que les autres, il faudrait obtenir une sorte d’information « bio ». Les citoyens doivent se mobiliser pour exiger que les médias appartenant aux grands groupes globaux respectent la vérité, parce que seule la recherche de la vérité constitue en définitive la légitimité de l’information....Il est indispensable que la déontologie et l’éthique de l’information soient définies et défendues par une instance impartiale, crédible, indépendante et objective, au sein de laquelle les universitaires aient un rôle décisif. L’un des droits les plus précieux de l’être humain est celui de communiquer librement sa pensée et ses opinions. Nulle loi ne doit restreindre arbitrairement la liberté de parole ou de presse. ». [1]
Ce même pouvoir des médias omniprésent omniscient omnipuissant est à bien des égards, une réalité. Il peut être utilisé pour exacerber les haines et les rancoeurs en ne présentant qu’une facette de la réalité. Ainsi, la façon tendancieuse dont le site Proche Orient Info créé par Elisabeth Schemla qui connaît bien « sa réalité de l’Algérie » est tout simplement scandaleuse. Ce site payant laisse chaque fois l’information gratuite quand il s’agit faire passer le message sur la défense des intérêts d’Israël. Ainsi la déclaration du G8 est t-elle on l’aura compris, mise en ligne gratuitement et mieux encore pour guider les lecteurs, les passages favorables à Israël sont écrits en rouge. [2]. Proche-Orient a décidé de rendre gratuit tous les articles glorifiant la position d’Israël.
Dans le même ordre d’idée les médias français ont une façon singulière de présenter la punition infligée par Israël à ses voisins arabes. Ecoutons la réaction du « Réseau Voltaire à propos de deux journaux Libération -quotidien conservateur- et Le Monde censé être beaucoup plus objectif. Ecoutons le :
« Le Hezbollah a fait prisonnier, le mercredi 12 juillet, 2 soldats israéliens qui s’étaient introduits en territoire libanais, dans la région d’Aïta al Chaab, proche de la frontière israélienne. Loin de présenter ses excuses pour avoir violé la souveraineté du Liban et de demander à récupérer ses soldats, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a qualifié cette capture « d’enlèvement » et même « de déclaration d’acte de guerre ». Il a fait bombarder Beyrouth et des villages avoisinants le lendemain. Dans leur édition du 13 juillet 2006, Libération et Le Figaro ont de suite adopté la position israélienne selon laquelle en toutes circonstances, c’est Israël qui est victime. Les trois quotidiens français reprennent à leur compte le terme « d’enlèvement », comme si un commando du Hezbollah avait commis une incursion en Israël pour y kidnapper des soldats. Ils ravivent ainsi une image ancrée dans la mémoire collective : pendant la guerre civile, un groupe chiite avait enlevé et séquestré des otages français. Qu’importe que la guerre civile soit finie depuis longtemps et que le Hezbollah soit devenu un parti de gouvernement, l’anachronisme sert la propagande de Tel Aviv ».
« Le Hezbollah a fait prisonnier, le mercredi 12 juillet, 2 soldats israéliens qui s’étaient introduits en territoire libanais, dans la région d’Aïta al Chaab, proche de la frontière israélienne. Loin de présenter ses excuses pour avoir violé la souveraineté du Liban et de demander à récupérer ses soldats, le Premier ministre israélien Ehud Olmert a qualifié cette capture « d’enlèvement » et même « de déclaration d’acte de guerre ». Il a fait bombarder Beyrouth et des villages avoisinants le lendemain. Dans leur édition du 13 juillet 2006, Libération et Le Figaro ont de suite adopté la position israélienne selon laquelle en toutes circonstances, c’est Israël qui est victime. Les trois quotidiens français reprennent à leur compte le terme « d’enlèvement », comme si un commando du Hezbollah avait commis une incursion en Israël pour y kidnapper des soldats. Ils ravivent ainsi une image ancrée dans la mémoire collective : pendant la guerre civile, un groupe chiite avait enlevé et séquestré des otages français. Qu’importe que la guerre civile soit finie depuis longtemps et que le Hezbollah soit devenu un parti de gouvernement, l’anachronisme sert la propagande de Tel Aviv ».
« Le titre choisi par Libération est sans équivoque : « Israël punit le Liban pour enlèvement ». Le Figaro va beaucoup plus loin : « Après le Hamas, le Hezbollah attaque Israël sur un nouveau front ». En un titre, le quotidien du groupe Dassault nie que Tsahal occupe les Territoires palestiniens et a violé le territoire libanais. Il renverse l’ordre des choses et prétend que ce sont le Hamas et le Hezbollah qui ont violé la souveraineté israélienne. Poursuivant jusqu’à son terme logique son soutien à l’expansionnisme israélien, Le Figaro n’hésite pas à pointer du doigt, sous couvert d’analyses des commentateurs israéliens, les futurs ennemis d’Israël : « le régime syrien abrite la direction politique en exil du Hamas, qui incarne l’aile la plus dure du mouvement islamiste. Il est aussi le principal sponsor du Hezbollah, chiite pro-iranien. [...] En frappant Damas, Tsahal ferait d’une pierre deux coups. Ainsi, avec un bel unanimisme, les principaux quotidiens nationaux français falsifient les faits et reprennent à leur compte la rhétorique sioniste. [3] .
C’est dire si la manipulation de l’information est une arme bien utilisée par les pouvoirs pour des causes qui transcendent les pays, les clivages gauche droite quand il s’agit de défendre Israël et de diaboliser les Arabes, les Musulmans, les Noirs.. Il ne faut pas croire ou laisser croire en définitive que la faute de l’homme blanc s’est éteinte avec la décolonisation. Ce serait trop beau. Au contraire . Claude Levy Strauss a raison d’écrire que l’Occident n’a pas seulement colonisé les pays du « Sud », il a surtout détruit les cultures et les identités.
De fait, La presse mainstream aborde l’offensive israélienne au Liban en considérant comme acquis deux points pourtant sujets à caution. D’une part elle considère que les soldats détenus par le Hezboillah ont été enlevés en territoire israélien et non pas faits prisonnier sur le sol libanais ; d’autre part, elle estime que l’offensive vise à libérer les soldats et à détruire le Hezbollah. Elle ouvre prioritairement ses colonnes aux dirigeants israéliens ou à leurs traditionnels relais pour exposer leur version des causes de la guerre. Les informations des grands médias sont différentes selon la langue du public auxquels ils s’adressent. Ainsi, sur la partie arabophone de son site internet, la BBC rend compte en détail des positions du Hezbollah, en donnant la parole à Hassan Nasrallah. Mais elle s’abstient de le faire sur la partie anglophone de son site. [4]
Les pertes civiles israéliennes sont détaillées, mais les pertes militaires sont à peine mentionnées, de sorte que la mort de civils n’apparaît pas comme un terrible effet collatéral, mais comme un crime de guerre. Ignorance et propagande se mêlent pour donner l’impression d’un affrontement entre juifs et chrétiens d’un côté, musulmans de l’autre. Ainsi, le public n’est pas informé de l’accord au Liban entre le général chrétien Michel Aoun et le Hezbollah musulman. Ou encore, on lui assure que le Hezbollah attaque la ville chrétienne de Nazareth, alors que celle-ci est au trois quart musulmane.
Partout , la parole est monopolisée par les responsables israéliens et leurs relais. Dans le Boston Globe, le consul général d’Israël en Nouvelle Angleterre, assure que les évènements à Gaza et au Liban sont liées et que les actions israéliennes sont uniquement une riposte légitime à la violence du Hamas et du Hezbollah . Enfin, reprenant un argument irrationnel bien rodé, il assure que le Hamas et le Hezbollah ne sont pas mus par des intérêts, mais par leur haine d’Israël. Le cliché colonial de l’impuissance, de la rage, de la jalousie et de la haine intrinsèques des Arabes face à l’Occident en général et à Israël en particulier est abondamment repris par les éditorialistes israéliens, notamment dans le Jerusalem Post, organe de presse proche du Likoud. Il permet à l’éditorialiste Barry Rubin ou au Dr. Schlomo Avineri d’affirmer qu’Israël agit dans l’intérêt des Arabes en détruisant un Hezbollah dont ils sont incapables de se débarrasser par eux-mêmes. Sans reprendre entièrement le cliché de départ, Amos Oz, écrivain israélien et membre fondateur du mouvement “ pacifiste ” israélien La Paix Maintenant, propose une variante paternaliste de ce raisonnement. Prenant acte du soutien de l’Égypte, de la Jordanie et de l’Arabie saoudite, il écrit dans Le Figaro et le Los Angeles Times qu’il s’agit d’une guerre entre d’un côté les démocraties et les pays arabes politiquement sur la bonne voie et, de l’autre, les fanatiques chiites (Iran, Syrie, Hezbollah).
De leur côté, les néo-conservateurs applaudissent à l’action israélienne et appeler à un retour à la ligne dure contre la Syrie et l’Iran. Le rédacteur en chef de la revue de référence de ce courant et fondateur du Project for a New American Century, William Kristol rend dans le Weekly Standard un vibrant hommage à l’action d’Israël contre le Liban. Par une série d’analogies douteuses, il aboutit à la conclusion que l’attaque israélienne n’est qu’une bataille dans la longue guerre que “ l’islamisme ”, auquel il lie la Syrie ba’asiste et laïque et l’Iran, contre “ la civilisation démocratique ”.Il martèle que « l’islamisme pourrait devenir aussi dangereux que les deux mouvements totalitaires si on le laisse se développer. Et pour empêcher ce développement, il ne voit pas d’autres solutions que de changer les régimes en Iran et en Syrie ».
Écrivant , dans le Los Angeles Times, le directeur du Middle East Forum, Daniel Pipes, fidèle à son orientation jusqu’au boutiste, craint qu’Ehud Olmert n’aille pas assez loin et renonce à l’objectif qu’il assigne à l’action israélienne : détruire le Hamas et le Hezbollah. Il demande à l’administration Bush de faire pression sur Tel-Aviv pour que l’offensive se poursuive jusqu’à la réalisation de ces objectifs et se tourne ensuite vers l’Iran.
A l’autre bout du spectre politique, l’éditorialiste conservateur australien Greg Sheridan, partage ce point de vue et assure dans The Australian que l’action israélienne est en soi justifiée, mais qu’elle se trompe de cible : il aurait fallu attaquer Damas. Et il ne parle pas de l’Iran car le moment n’est pas propice.En définitive, c’est l’Iran qui est la cible médiatique prioritaire. L’analyste du Pentagone et du Center For Strategic & International Studies, Edward N. Luttwak, assure dans le Jerusalem Post et le Taipei Times que l’Iran a provoqué cette crise pour échapper aux sanctions internationales et créer un contre-feu. Il prétend que Téhéran a corrompu le Hamas et fait valoir ses liens hiérarchiques avec le Hezbollah pour orchestrer une attaque sur deux fronts. Il estime que la “ riposte ” israélienne est légitime et qu’elle va permettre d’isoler le Hezbollah.
Nous ne nous étonnons pas de trouver comme pourfendeur Bernard-Henri Levy -dont la malhonnêteté intellectuelle est mainte fois dénoncée par l’historien Pierre Vidal Naquet- BHL- qui dans Le Point décèle dans cette résistance héroïque -cette affaire- une “preuve ” supplémentaire de l’existence d’un mouvement “ fascislamiste ”. Même son de cloche à la télévision française où les évènements du Proche Orient sont évoqués d’une façon partiale en quelques minutes à la fin du journal. « Tout est difficile nous faisons notre mieux pour faire notre travail » Les soldats prient pour rentrer à la maison, ils recoivent tous les jours des appels de leur maman. » C’est ainsi que Dorothée Ollieric sur la 2 le 3 août 2006 décrit l’ordinaire d’un retour de mission des soldats israéliens. C’lest un véritable film hollywoodien. Tout est fait pour apitoyer le téléspectateur même la prière du soldat est présentée comme un devoir de quelqu’un qui craint Dieu après avoir rôti des enfants musulmans exclus par définition du pardon biblique.
Jean Marie Colombani directeur du journal « Le Monde » en avocat, auto-proclamé, du sionisme israélien nous explique pourquoi la guerre se passe, il explique le dessein américain "Nous avons besoin d’un grand Moyen-Orient démocratique", a redit Mme Rice, reprenant la grande idée de George Bush, exprimée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. c’est dans la perspective du "remodelage" - "reshaping", avait énoncé George Bush - de la région....C’est donc en fonction de cet objectif historique - puisque les attentats de New York et de Washington sont nés du chaos moyen-oriental, il est nécessaire de redessiner et démocratiser le Proche-Orient - qu’il faut regarder la situation actuelle. Il nous annonce au passage que le vrai ennemi de l’occident c’est l’Iran empêcheur de « remodeler en rond » . Ecoutons le : « Chacun y perçoit confusément comme les prémices d’une confrontation plus large, et qui mettrait aux prises, in fine, les pays "occidentaux" et l’Iran.
Défendant la politique de Bush il écrit : « Ne voulant pas céder à la confusion générale qui avait conduit tous ses prédécesseurs à composer avec les tyrannies régionales, il avait défini un "axe du Mal" et prônait la démocratie, seule thérapie contre l’islamisme et le terrorisme qu’il génère. Naturellement pour Jean Marie Colombani le hezbollah ne saurait être confondu avec la résistance libanaise à l’occupant : « le Liban, désormais prisonnier du Hezbollah ; la Palestine des territoires, qui a confié son destin aux extrémistes du Hamas ...« Contrairement à ce que pourrait laisser croire la présence des troupes américaines, George Bush ne s’est pas non plus suffisamment impliqué en Irak. ..Menée au nom de la lutte contre l’extrémisme sunnite de Ben Laden, l’opération américaine en Irak a donc abouti à un renforcement de l’extrémisme chiite, sans avoir réduit le premier, et en faisant dépendre le sort de l’Irak chiite du bon vouloir de l’Iran ! Or le fiasco américain en Irak limite la marge de manoeuvre pour contenir l’Iran d’Ahmadinedjad. L’Iran, sa République islamiste et son projet d’armement nucléaire, est pourtant la question stratégique centrale pour l’Amérique comme pour l’Europe. Hélas, les Etats-Unis se sont liés les mains à Bagdad ! Et, par milices chiites interposées, l’Iran s’est doté d’un redoutable moyen de pression, comme le montre la situation au Liban.(5)
Naturellement au vue de cet argumentaire Jean Marie Combani absout et demande aux lecteurs du « Monde » d’en faire autant : « C’est à cette aune-là qu’il faut mesurer l’opération israélienne, dans cette nouvelle partie à très haut risque qui mêle nécessité de faire face à une (ou des) guérilla(s) et jeu plus classique de la dissuasion face à une puissance potentiellement nucléaire. Ce qui devrait conduire, malgré le drame de Cana, à plus de retenue dans la condamnation quasi unanime d’Israël par les opinions publiques européennes.
Faisant un parallèle avec la crise cubaine , Jean Marie Colombani reproche à l’Occident de laisser le Hezbollah disposer de missiles- étant entendu qu’Israël et sa politique de destruction massive font partie d’un Occident qui doit être sanctuarisé- Ecoutons le : « Car la mesure de la crise est celle-ci, et elle n’a de précédent que dans la crise des missiles soviétiques installés à Cuba en 1962 : en laissant l’Iran et la Syrie installer, via le Hezbollah, de douze mille à dix-sept mille missiles, le Liban a placé Israël à la portée de l’Iran. Pas de n’importe quel Iran : il s’agit de celui d’Ahmadinedjad, dont les propos sur l’existence de l’Etat d’Israël sont sans ambiguïté. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la réalité de la menace qui pèse sur l’Etat juif. C’est pourquoi, de l’Europe à l’Arabie saoudite, en passant par Washington et Le Caire, la plupart des gouvernements ont souhaité le succès de l’offensive israélienne contre le Hezbollah. Aujourd’hui, ces mêmes gouvernements reprochent à Israël son échec, et les opinions lui font grief de tuer des civils ». Au passage cette bonne âme nous apprend que l’Arabie Saoudite, la Jordanie et l’Egypte sont embarqués sur le même bateau que l’Occident, ce que nous savions déjà. Cependant, la raison n’est pas la protection d’Israël, ils s’en fichent comme de leur première gandourah, ce qui les intéresse c’est comment tenir à leur fauteuil en jouant les équilibristes entre les injonctions de leur maître : les Etats-Unis et la colère de leur peuple qu’il se font fort de mater.(5)
Naturellement Jean Marie Colombani s’évertue en vain à convaincre que le Hezbollah est rejeté par les Israéliens ; il doit certainement généraliser à partir d’une petite frange maronite instrumentalisée et dont le journal « L’Orient le Jour » est une pâle réplique des journaux de droite français sans la rouerie de ces derniers.. Ecoutons le : « ..Reste que le prix déjà payé par le Liban - hier occupé par les Syriens, transformé en vaste bouclier humain par le Hezbollah et frappé par Israël - comme celui que pourrait payer un Israël en échec, rend chaque jour plus urgent de redonner vie au multilatéralisme : Israël n’imposera pas aux Palestiniens, ni aux Libanais, une solution israélienne ; mais Israël, plus que jamais, doit être garanti par ceux-là mêmes, Européens et Américains, qui sont visés à travers lui.
« Le reproche fait à Israël est d’être coupable d’une réaction "disproportionnée" : le problème est qu’Israël doit sa survie en partie à sa capacité à réagir de façon disproportionnée. Le problème est aussi que cette disproportion a constamment contribué à renforcer, dans le camp arabe, les fractions les plus radicales. Au point de porter celles-ci à un degré de haine paroxystique ». [5]
Denis Jeambar de l’Express ne pense pas autrement qu’en terme de nécessité de victoire pour l’Etat d’Israël. Je veux citer une vidéo de Denis Jeambar tête à penser de l’Express qui déclare : « Il faut qu’a tout prix qi’Israël gagne la guerre la dernière guerre d’Israël sera celle qu’elle perdra d’après Ben Gourion le fondateur de l’Etat d’Israël De fait, une défaite d’Israël serait la première victoire du nouveau fascisme le fascisme à visage islamique qu’incarne le Hezbollah Cette défait d’Israël si elle devait survenir serait aussi la première défaite de la seul démocratie existante à l’exception de la démocratie indienne entre la Méditerranée et les rivages du pacifique .Cette défaite d’Israël signifierait aussi, bien entendu, l’installation du Hezbollah au Liban qui serait le bras armée de l’Iran sur les cotes méditerranéennes. Pouvons nous accepter cela ? Cette défaite d’Israël serait l’exaltation et le déchaînement d’un Islamisme radical conquérant qui voudrait changer les démocraties Israël peut-il perdre la réponse apparaît évidente : Non ». [6]
Non monsieur Jeambar, il n’y a pas de vainqueur quand on tue des centaines de personnes, il n’y a pas de victoire quand on capitalise la haine avec le voisins avec lequel on doit vivre. Je suis sûr que les mères israéliennes sont aux antipodes des va-t-en guerre de votre genre qui règlent leur compte avec l’Islam par procuration. En d’autres temps le journal l’Express de Jean Jacques Schreiber nous avait laissé l’image de l’honnêteté intellectuelle et non le visage de la haine.
Cette dérive lente mais sûre du quotidien Le Monde qualifié "de référence" a perdu depuis longtemps ses lettres de noblesses mises en place par le fondateur Hubert Beuve Méry. Les différents dirigeants n’ont pas su faire preuve d’impartialité. Sans vouloir remonter dans le temps, dans un article de juillet 2005, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Alexis de Tocqueville , André Fontaine « glorifiant », l’homme de génie, nous n’avons pas trouver une seule phrase sur la face sombre du père de « La Démocratie aux Amériques » quand il s’est agit de la méthode sanguinaire préconisée pour coloniser rapidement l’Algérie.
Deux exemples nous permettent de comprendre le parti-pris. Sous la plume du rédacteur du réseau Voltaire, nous lisons : « Le Monde, quotidien atlantiste français de centre-gauche, a titré son édition publiée le 25 juillet 2006 au soir et datée du 26 juillet : « Israël s’empare de Bint Jbeil, fief du Hezbollah au Liban Sud ». Le tout assorti d’une caricature accusant le Hezbollah de violer les droits de l’homme comme Israël. En réalité, Tsahal n’a pu s’emparer de Beit Jbeil, défendu conjointement par le Hezbollah et Amal. Malgré le recours à des forces parachutistes et l’envoi de deux de ses sept divisions de blindés, l’armée israélienne a accusé une défaite et a été contrainte de se replier laissant derrière elle les corps de ses soldats tués. Le Monde a rédigé son titre et ses articles sur la base d’un communiqué de Tsahal. Le quotidien, qui soutient les revendications territoriales sionistes, n’a pas jugé utile de recouper ces informations tant la supériorité militaire des Israéliens sur les populations arabes lui paraissait aller de soi. Les accusations contenues dans la caricature ne sont pas explicitées dans ce numéro du journal. Elles visent à relativer les crimes, eux bien réels, de Tsahal.
« Au fil des ans, Le Monde a caché à ses lecteurs que le Hezbollah et ses alliés sont devenus majoritaires dans la population libanaise et qu’il est organisé en armée populaire. Au contraire, il a entretenu l’image fallacieuse d’un groupuscule terroriste. Il se trouve donc aujourd’hui dans l’incapacité d’expliquer de manière cohérente à ses lecteurs qui peut avoir fait rebrousser chemin à deux divisions blindées israéliennes. Le Monde » piégé par sa croyance en la supériorité israélienne » [7].
Il se trouve cependant des analystes plus lucides. La certitude qu’Israël est en train de se lancer dans un conflit qu’il ne peut pas gagner alarme l’ancien président de l’American Jewish Congress et défenseur traditionnel d’Israël, Henry Siegman. Dans l’hebdomadaire britannique The Observer et dans le quotidien australien The Age, il s’inquiète des moyens mis en œuvre par Israël. Il ne croit pas que l’action actuelle de Tsahal puisse nuire en quoi que ce soit au Hezbollah en tant qu’organisation et redoute au contraire qu’Israël ne soit emporté par la vague de déstabilisation régionale qu’il provoque.
L’ancien conseiller de Geoff Hoon quand ce dernier était ministre des Affaires étrangères de Tony Blair, David Clark, tire des conclusions bien différentes dans The Guardian. Pour lui, il est évident qu’Israël ne veut pas la paix au Proche-Orient et que “l’absence de partenaire arabe pour la paix ” n’est qu’un prétexte qui lui permet de prendre par la force davantage de territoires. Allant plus loin, il assure que les pays occidentaux ont intérêt à ce que la région soit pacifiée et qu’ils ont donc des objectifs adverses. Il demande que les pays occidentaux soutiennent Mahmoud Abbas et contraignent Israël à accepter un plan de paix, sans expliquer toutefois jusqu’où peut aller la contrainte.
Conclusion
Ce bref descriptif de ce qui se passe dans la bataille médiatique à sens unique. Les Arabes qui ont fait preuve de nullité dans tous les domaines auraient pu au moins se battre dans le domaine de l’information. S’agissant de l’Etat sioniste d’Isräel cette guerre est pour lui un tournant, il a beau disposer de toute la sollicitude de l’Occident, le fait est à là, un poignée de résistants désanctuariser le territoire usurpé par la force pars Israël. Plus rien ne sera, le croyons-nous, comme avant. Israël est condamné à faire la paix, à restituer tôt ou tard, les territoires spoliés par la force. Il devra se conformer, enfin, aux résolutions des nations unies et pour ne prendre que sa place, en dehors de toute velléité de domination de la région ou de garde-chiourme par procuration. Quand des enfants israéliens sont dressés à écrire des messages de haine sur les bombes destinés à d’autres enfants ; Il y a quelque chose de pourri dans la façon de faire la guerre pour les descendants du Royaume d’Israël. C’est une faillite morale de l’Etat raciste d’Israël Cela rappelle les bombes des GI’ sur lesquels on écrit des messages de haine envoyés aux Afghans aux Irakiens...
L’Occident en terminator des temps modernes nous revient sous le masque de d’une mondialisation que nous présente- grâce à des médias acquis- comme une fatalité. La vulgate planétaire selon le bon mot de Pierre Bourdieu ; est en train de laminer les aspérités culturelles qui sont comme des galets dans le lit d’une rivière. Le torrent de la mondialisation est en train de tout laminer, les identités, les cultures vulnérables et naturellement les religions de pays qui n’ont pas su développer les anti-corps à même de résister à ce tsunami autrement plus dévastateur. De même l’information tronquée aux antipodes de la déontologie dont parle si bien Pullitzer structure de plus en plus le champ médiatique, il faut beaucoup de discernement et une veille de tous les instants pour déjouer les pièges de la manipulation qui, certaines fois se cachent derrière un vocabulaire anodin. Il faut prendre son parti : l’information donnée ne sera jamais objective, à nous de séparer le bon grain de l’ivraie.
[1] Ignacio Ramonet : Le cinquième pouvoir Le Monde Diplomatique Octobre 2003
[2] Elisabeth Schemla : Déclaration du G8 Proche Orient Info du 17 juillet 2006.
[3] Réseau Voltaire du « L’agresseur agressé » selon Libération, Le Figaro et Le Monde 13 Juillet 2006.
[4] Reseau Voltairenet.org Tribune et décryptage.25 juillet 2006
[5] Jean-Marie Colombani Article paru dans l’édition du 01.08.06
[6] Denis Jambar Editorial : « Israël doit gagner ». L’Express du 28 07 2006.
[7] Rédaction : Le Monde piégé par sa croyance en la supériorité israélienne. Réseau Volatairenet.org du 31 juillet 2006
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