dimanche 4 mai 2014

Ahmed Abbassi Tunisien, accusé d’être le "terroriste du siècle" par les USA, victime d’une machination.


(Québec) Le procureur général des États-Unis fait volte-face dans le dossier d'Ahmed Abbassi, cet ancien étudiant tunisien de l'Université Laval arrêté à New York en avril 2013 par le FBI pour son implication présumée dans la mise sur pied d'une cellule terroriste aux États-Unis.







Mardi, le procureur du gouvernement Michael Ferrara a annoncé en Cour fédérale, à Manhattan, avoir présenté à Abbassi un projet d'entente visant à obtenir une reconnaissance de culpabilité de sa part, mais qui n'aurait aucune implication liée au terrorisme. S'il accepte l'offre du ministère public, le Tunisien de 27 ans pourrait être libre dès la semaine prochaine, quand il reviendra devant la juge Miriam Goldman Cedarbaum pour faire part de sa décision.
Il est détenu depuis plus d'un an déjà, alors que le projet d'entente pourrait être doté d'une peine globale de six mois. S'il plaide coupable, Abbassi devra accepter d'être déporté à l'extérieur des États-Unis dès sa libération, probablement vers la Tunisie.
«On voit finalement une lumière du bout du tunnel, c'est encourageant», a lancé la soeur de l'accusé, mercredi après-midi, lors d'un entretien téléphonique avec Le Soleil. La femme a accepté de parler au journaliste, avec la promesse de garder son prénom secret.
Abbassi fait présentement face à deux chefs d'accusation d'avoir falsifié une déclaration pour obtenir une carte verte et un visa de travail pour entrer aux États-Unis, et ce, dans le but de faciliter un acte terroriste international. Ces chefs s'accompagnent de peine globale de 50 ans d'emprisonnement, s'il devait être reconnu coupable.
Lors de sa présence devant la juge Goldman Cedarbaum, mardi, le procureur Ferrara a laissé entendre qu'il était prêt à s'entendre avec Abbassi pour une peine minimale, s'il avoue avoir voulu tromper le gouvernement américain pour obtenir ces visas. L'avocat n'a pas expliqué ce changement de cap radical du ministère public.
Me Ferrara pourrait exiger de la juge un acte d'accusation plus sévère lié au terrorisme qui pourrait jeter Abbassi au cachot pour une période de six ans, mais il a affirmé devant le tribunal, mardi, que «pour le moment», il n'avait pas l'intention de formuler cette demande.
En réflexion
«Il y a cette possibilité de six ans de prison», a expliqué la soeur de l'accusé. «Nous sommes rendus dans un timing incroyable dans cette histoire où mon frère aura une très grosse décision à prendre. J'ai parlé à son avocate et elle nous a dit qu'il était toujours en réflexion.»
La preuve du ministère public américain repose essentiellement sur le travail d'un agent d'infiltration du FBI. Lors de l'arrestation d'Abbassi, les avocats du gouvernement américain avaient alors affirmé détenir des conversations téléphoniques dans lesquelles Abbassi auraient parlé de plans terroristes visant à contaminer l'eau à l'aide de bactéries, dans le but de tuer 100 000 personnes. Ils montraient aussi Abbassi du doigt comme celui qui aurait «radicalisé» Chiheb Esseghaier, un Tunisien arrêté à Montréal en avril 2013, parce qu'il aurait eu l'intention de faire dérailler un train de VIA Rail entre Toronto et New York. 
La soeur d'Abbassi assure que son frère n'a jamais participé à de tels complots et qu'il a été victime d'un agent du FBI sans scrupules, qui aurait monté tout un scénario autour d'Ahmed Abbassi pour le piéger et l'attirer aux États-Unis, afin de le mettre en contact avec Esseghaier.
«Ils ont basé leurs affaires sur rien! Mon frère voulait venir s'installer avec sa femme à Québec pour étudier et faire sa vie. Les gens doivent savoir qu'il n'a jamais été impliqué dans quoi que ce soit d'illégal.»
En entrevue avec des journalistes new-yorkais, l'avocate de Abbassi, Me Sabrina Shroff a affirmé que les procureurs du gouvernement «ont monté une cause qu'ils croyaient être la cause du siècle, ce qui n'a jamais été le cas, car M. Abbassi n'a jamais pris d'engagement pour réaliser un acte terroriste concret».
Quand on peut fabriquer des peurs, qui frappent l’imaginaire, pour mieux les exacerber, pourquoi ne pourrait-on pas créer des terroristes de toutes pièces, histoire de crédibiliser les plus dantesques des scénarios catastrophes ?
A ce petit jeu de la manipulation, foncièrement immoral, qui brise des vies sans état d’âme au nom d’une lutte anti-terroriste qui a bon dos, les Etats-Unis font figure d’experts, même si parfois leur mystification leur explose en pleine face, comme c’est le cas de l’affaire du « terroriste du siècle », une afffaire à faire monter l’adrénaline dans les chaumières…
Derrière le portrait effrayant du « terroriste » patibulaire, qui était sur le point de laisser son empreinte sanglante dans l’Histoire en tant que plus grand criminel de tous les temps, se dissimulait Ahmed Abbassi, un malheureux étudiant tunisien de l’Université de Laval, au Canada, odieusement trahi dans sa confiance et piégé par la sombre machination orchestrée par un agent du FBI.
Au portrait-robot affreusement caricatural se sont ajoutées cent heures de conversations enregistrées, entièrement trafiquées, qui ont achevé de convaincre la police américaine de tenir là l’ennemi public n°1, l'Attila des temps modernes… Pour forcer un peu plus le trait, l’agent du FBI avait réussi à faire passer Ahmed Abbassi, ce coupable idéal, à qui il avait promis de réaliser son rêve américain et obtenu un visa en 2013, pour un dangereux meneur qui aurait «radicalisé» Chiheb Esseghaier, un autre étudiant tunisien, arrêté à Montréal en avril 2013, au motif qu’il aurait planifié le déraillement d’ un train de VIA Rail entre Toronto et New York.
«Ils ont basé leurs affaires sur rien! Mon frère voulait venir s'installer avec sa femme à Québec pour étudier et faire sa vie. Les gens doivent savoir qu'il n'a jamais été impliqué dans quoi que ce soit d'illégal», avait alors dénoncé sa soeur, comme le rapporte le site Kapitalis.
Interpellé le 22 avril, Ahmed Abbassi, s’est retrouvé pris dans une véritable souricière, accusé de terrorisme, de préparation d’actes terroristes, et de vouloir anéantir 100 000 personnes, avant d’être jeté en prison où il était menacé de croupir pendant 50 ans.
Depuis mardi dernier, date de sa comparution devant la Cour Fédérale, cette perspective cauchemardesque semble n’être plus qu’un mauvais souvenir, grâce à la plaidoirie imparable de son avocate Sabrina Shroff, qui a su démonter le mécanisme bien huilé d’un complot ourdi par un agent du FBI, réhabilitant l’honneur d’un homme et le sauvant in extremis de l’enfer.
Pour recouvrer la liberté, Ahmed Abbassi devra cependant plaider coupable mais uniquement pour la falsification d’une déclaration en vue d’obtenir une carte verte et un visa de travail. Un aveu qui le condamnera peut-être à une courte peine de prison, tout au plus six mois, puis il tentera de reprendre le cours normal de son existence, là où il l’avait laissée, avant de voir ce piège terrifiant se refermer sur lui. Le « terroriste du siècle » était un leurre grossier, mais la réalité du drame vécu par Ahmed Abbassi a dépassé la fiction…
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201404/30/01-4762488-accuse-de-complot-terroriste-ahmed-abbassi-pourrait-etre-libere.php
http://oumma.com/202149/tunisien-accuse-detre-terroriste-siecle-usa-victime-d

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