mardi 31 mai 2011

Gérard Longuet exclut toute démission pour un séjour en Tunisie


Il a d'abord évoqué devant des journalistes un malentendu à propos du paiement d'une chambre d'hôtel dans un village tunisien avant d'invoquer ultérieurement dans un communiqué un "geste commercial" d'un responsable du tourisme tunisien.
L'information a été révélée par le magazine Les Inrockuptibles. Une affaire semblable avait entraîné la démission de la ministre des Affaires Michèle Alliot-Marie à la fin de l'année dernière.
Prié par des journalistes de dire s'il envisageait une démission, Gérard Longuet a répondu en marge de la présentation du futur ministère français de la Défense : "Je ne connais pas la situation de Michèle Alliot-Marie, je connais la mienne, quand j'ai une facture je la paye."
Gérard Longuet, alors élu au Sénat et conseiller de Nicolas Sarkozy à la direction de l'UMP, a expliqué qu'il s'était rendu en août 2006 avec un ami et deux autres personnes à bord d'un voilier dans le port de Sidi Bou Saïd.
Il a expliqué avoir fourni son nom et avoir été reconnu par le directeur du port, lequel l'aurait informé qu'un responsable de l'office de tourisme souhaitait le rencontrer.
Gérard Longuet s'est ensuite rendu avec son ami dans un hôtel pour y passer la nuit, laissant les deux autres personnes à bord du voilier.
DEUX VERSIONS DIFFÉRENTES
Il dit avoir accepté le lendemain l'invitation à déjeuner du responsable de l'office du tourisme tunisien qui voulait, selon le ministre français, parler de voile.
Gérard Longuet précise avoir passé une deuxième nuit dans cet hôtel. Le reste résulterait d'un malentendu avec son ami français.
"On était deux, l'autre a pensé que c'était moi qui avait payé, moi j'ai pensé que c'était lui. Si on m'envoie une facture, je la paye de bon coeur. Deux cents euros, je ne vais pas passer la journée là-dessus", a dit Gérard Longuet.
Dans un communiqué publié dans la journée, le ministre a modifié cette version des faits.
"En quittant l'hôtel, la réception m'annonce que je dois mes seuls frais de téléphone et de consommation, la chambre ayant été prise en charge par notre interlocuteur tunisien dont j'ai oublié le nom à ce jour", écrit-il.
Il précise que cet avantage doit représenter en 2006, "la somme de 300 euros par personne que nous aurions pu payer l'un et l'autre."
"J'ai considéré qu'il s'agissait d'un geste de relations publiques pour assurer la notoriété des ports tunisiens. Je n'exerçais à l'époque aucune responsabilité", ajoute-t-il, précisant qu'il était alors simple sénateur.
Le ministre affirmé ne plus être retourné en Tunisie depuis cette date.
"En trente ans de carrière, je n'ai jamais évoqué le régime tunisien pour le combattre ou le soutenir estimant ne pas être suffisamment compétent sur ce sujet. En revanche, je le suis pour la navigation à voile", ironise-t-il.
Selon les Inrockuptibles, l'hôtel est un cinq étoiles de la banlieue de Tunis et l'ami de Gérard Longuet est le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre, dont le séjour a également été pris en charge par les autorités tunisiennes.
Après près d'un quart de siècle au pouvoir, Zine ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier, suite à une révolte populaire. Ce mouvement a inspiré des mouvements de contestation analogues dans le monde arabe et ouvert un débat en France sur l'appui des partis de gouvernement à l'ancien régime tunisien.
Gérard Bon, Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

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